Tévoédjrè et les siens parlent des erreurs de Yayi Boni 17 mars 2008
Les militants membres du Parti national ensemble
étaient le samedi 15 mars 2008 en conseil national à Djrègbé. Occasion pour le
professeur Albert Tévoédjrè et les siens de faire une analyse critique de la
situation politique nationale et de dire de vive voix que la réaction des
quatre leaders politiques est une opportunité à saisir.
« Loin
d’être une menace, la sortie du 12 mars 2008 de certains partis et
regroupements politiques dont les excès nihilistes évidents dans le langage ne
signifient rien, est une opportunité à saisir ». C’est ce qu’a déclaré
contre toutes attentes et à la surprise générale le samedi dernier, le
président sortant du Parti National Ensemble, le professeur Jean-Pierre Ezin
récemment élu à la
Commission de l’Unité Africaine sur proposition du
gouvernement du Yayi Boni. C’était dans son message de passation de témoin au
nouveau président de son parti, l’ex-porte-parole du collectif des douaniers
patriotes Julien Hounnoumin Kpoviessi. Celui là qui, à la tête d’un groupe
d’agents des douanes a réussi par casser le mouvement de grève de ses collègues
qui s’agitaient contre la nomination et la prise de service du Sieur James
Sagbo à la direction des douanes et droits indirects. Le commissaire béninois à
l’Union Africaine, Jean-Pierre Ezin qui a un peu plus tôt, fait le point des
acquis sous l’ère du changement, est longuement revenu sur les mouvements
syndicaux et la tension sociale que vient de traverser le pays sur plusieurs
semaines après avoir expliqué le contexte qui a précédé la prise de fonction du
D. Yayi Boni. « Alors que sous la houlette du président de la République , chef du
gouvernement, les finances publiques connaissaient une certaine embellie, que
la croissance s’élève régulièrement, que le fruit de cette croissance profite
aux populations sous forme d’infrastructures socio-communautaires, de grands
travaux, de crédits aux plus pauvres pour des activités génératrices, de
revenus, alors que tout cela se réalise sous nos yeux, le front syndical
demeure dans une agitation que rien ne semble calmer, créant ici et là des
foyers de tensions souvent injustifiables » a néanmoins remarqué l’ancien
directeur de l’Institut des Mathématiques et des Sciences Physiques,
Jean-Pierre Ezin qui poursuit en donnant les explications politiques que le
Parti national ensemble donne de cette situation plutôt ambiguë. Pour lui en
effet, c’est l’occasion pour leur groupe politique de dire au président Yayi
Boni qu’entre la gestion quotidienne des affaires d’un Etat comme la République du Bénin et
l’activité des syndicats, il y a un espace que seul les formations politiques,
animateurs de la vie politique du pays, peuvent occuper efficacement pour un
développement fort du pays dans une certaine tranquillité. Ainsi, pour le Parti
national ensemble, construire les écoles, les routes, se lancer dans la micro
finance aux plus pauvres, les soins gratuits aux enfants de 0 à 05 ans, la
gratuité de l’enseignement et les autres grands efforts pour permettre de
mettre le Bénin sur les rails toutes ces actions n’auront de résultats que si
les partis politiques jouent leur rôle. Ce qui n’est évidemment pas le cas
depuis là et oblige à un autre comportement. C’est à ce titre que le Parti
national ensemble invite le président Yayi Boni à recentrer le débat pour
mettre les formations politiques au travail. Poursuivant dans la même logique,
le médiateur de la présidence de la République, le professeur Albert Tévoédjrè a
ajouté que c’est seulement que son parti politique a besoin de retrouver la
place qui lui convient dans la mouvance présidentielle en tant que force
politique pour que la dynamique du changement rentre dans son bon
fonctionnement.
Le
professeur Ezin rectifie Dègla
La
réplique organisée en catastrophe le même 12 mars par les groupes de la
mouvance contre la
Déclaration sur la situation nationale par le Parti du
Renouveau Démocratique (Prd), le Mouvement Africain pour la Démocratie et le
Progrès (Madep), le Parti Social Démocrate (Psd) et la Renaissance du Bénin
(Rb) a reçu un mauvais écho au Parti national ensemble. « La réplique
manifestement improvisée de certaines personnes de la mouvance présidentielle
qui croient que celui qui est plus vieux que moi est nécessairement moins
valable que moi, n’est nullement appropriée. L’âge ne peut être la ligne de
démarcation entre les patriotes et les apatrides » a regretté Jean-Pierre
Ezin qui poursuit en nuançant qu’entre les deux excès, le Parti national
ensemble se doit de trouver la juste mesure pour des actions politiques en
soutien au chef de l’Etat et à son gouvernement dans des Forces cauris pour un
Bénin emergent (Fcbe) structurées, plus organisées et plus méthodiques. Les
campagnes électorales pour les prochaines échéances municipales, communales et
la désignation des chefs de quartiers et de villages pourraient être, selon le
commissaire auprès de l’Union Africaine, des moyens à explorer dans ce sens en
mettant à profit sa turbulence joyeuse pour impulser localement des structures
Fcbe.
Jean-Christophe
Houngbo