Boni Yayi dans le collimateur des députés
Les 59 milliards qui auraient servi à l’organisation du
sommet de la Cen-Sad
suscite des polémiques au sein des représentants du peuple. Les députés du G4,
G13 et Force Clé dénoncent déjà le fait que la Libye n’aurait pas encore restitué à l’Etat
béninois ces dits fonds qui auraient été pris dans les caisses de l’Etat.
Le
sommet de la Cen-Sad
qui s’est déroulé au Bénin peut se conjuguer désormais au passé. Mais des
doutes persisteraient sur la gestion des fonds qui ont permis d’organiser en
grande partie ce sommet. Des rumeurs persistantes avaient fait état de ce que
ce serait le guide libyen qui aurait exclusivement financé l’organisation de ce
sommet international outre les dons en nature qui ont suivi. Mais depuis que ce
sommet des pays sahélo-sahéliens a pris fin, le flou persiste quant au pays qui
a réellement financé ce sommet. Les députés du G4, G13 et Force Clé sont montés
le jeudi dernier au créneau à travers un point de presse organisé au palais des
gouverneurs à Porto-novo à la suite de la séance plénière qui a abouti à
l’ajournement des débats afin de justifier leur acte, à propos des trois
projets de lois portant autorisation de ratification d’accords de prêt pour la
lutte contre l’érosion côtière. C’est dans ce cadre que l’un des conférenciers,
le député Epiphane Quenum de la
Renaissance du Bénin, fait de troublantes
révélations par rapport au dossier des 59 milliards qui ont permis
d’organiser le sommet de la
Cen-Sad. En évoquant les raisons de la mauvaise gestion des
fonds que les députés ratifient souvent au profit de grands projets financés
par des bailleurs de fonds, le député Epiphane Quenum abordera la question des
59 milliards engloutis dans l’organisation de la Cen-Sad. A en croire
les explications du député, depuis la fin du sommet de la Cen-Sad, la Libye n’aurait pas
encore remboursé à l’Etat béninois les 59 milliards qui ont servi à
organiser le sommet. Une déclaration aussi pertinente qui mérite un peu
d’attention. D’autres députés n’ont pas manqué de s’y attarder hors micro et
dans les couloirs de l’hémicycle. Une situation que les députés entendent
pousser plus loin dans les jours à venir. Outre la crise qui oppose déjà le G4,
le G13 et Force Clé à l’exécutif, le chef de l’Etat risque de rentrer une fois
de plus dans le collimateur de ces députés qui décrient déjà la gestion
des affaires publiques au sommet de l’Etat. A part ce volet, les députés du G4,
G13 et Force Clé représentés par les honorables députés Eric Houndété, Isidore
Gnonlonfoun, Epiphane Quenum, Georges Bada, Clément Houngninou et Bako Arifari
n’ont pas manqué de mettre l’accent sur les deux raisons fondamentales de ce
point de presse. Il s’agit de la première motivation qui serait d’ordre
technique et la seconde d’ordre politique. Par rapport à la première, ils disent
que l’Assemblée nationale a déjà ratifié deux accords dans ce cadre mais que le
peuple attendrait toujours sa mise en oeuvre. La deuxième motivation serait que
le gouvernement doit respecter et appliquer les lois de la République. Ce
serait dans ce cadre qu’ils ont exigé l’installation sans délai du reste des
conseils communaux. Pour finir, les conférenciers se sont justifiés en disant
que les débats sur le dossier ont été ajournés pour laisser plus de temps au
gouvernement pour une meilleure réflexion afin de se mettre en règle vis à vis
des lois de la République.
Ismail Kèko |