Forum sur la décentralisation :
Incident
clos, pas le contentieux
vendredi 30 novembre 2007
Arimi CHOUBADE
Rédigé
le 30 novembre 2007
Les
archives ne retiendront pas la brouille du forum sur la décentralisation. Entre
Yayi Boni et Soglo. Puisque que tout s’est achevé autour d’un pot présidentiel
entrecoupé de messages sertis de part et d’autre. La confrontation brute a
laissé la place à des passes d’armes feutrées entre gens civilisées.
Rideau ? Pas si sûr. L’épilogue du déjeuner a montré que tout n’a pas
encore été dit sur la décentralisation et que des pans entiers du problème ont
été à peine effleurés. Tout le monde est désormais convaincu qu’il y aura un
après-forum.
Si la
galanterie a eu raison de l’incident, le gros des nuages sur le transfert des
compétences et des ressources continue d’assombrir les relations entre
Wologuèdè et
L’acte
de gouvernement qui prolonge la déchéance de Dantokpa reste très difficile à
déchiffrer. Ses concepteurs se sont gardé d’élaborer un manuel de compréhension
accessible à tous. On ne comprend toujours pas pourquoi le marché de Malanville
situé au confluent de plusieurs frontières et animé majoritairement par des
sans-nationalité-fixe échappe à l’internationalité. Comme cette interrogation
demeurée sans réponse sur la différence entre les usagers de Dantokpa comparés
à ceux de Houndjro à Abomey, de Arzèkè à Parakou, de Vêdoko à Cotonou, de
Glazoué ou de Djougou.
A
peine le déjeuner de retrouvailles digéré qu’un autre front s’ouvre avec les
grands travaux lancés sur le site même du marché controversé. Une fois encore,
sans que la ville hôte ne soit impliquée outre mesure. Un autre fait de prince
unilatéral alors que des séquences de dialogue politique tous azimuts viennent
d’être projetées au sein de l’opinion avec le défilé des anciens présidents au
cabinet du chef de l’Etat en exercice. Il y en a suffisamment pour provoquer
une épidémie de torticolis ou de tournis.
Tous
les experts en décentralisation sont unanimes pour situer le camp dans lequel
se trouve la balle. C’est celui qui détient les compétences et les ressources
sous le système de l’Etat centraliste qui est seul habilité à les transférer.
Il s’agit bien du pouvoir exécutif que les lois sur la décentralisation a
déchargé dans de nombreux domaines. C’est ce même pouvoir exécutif qui freine
des quatre fers la mise en application de la législation favorable à la gestion
des collectivités par des responsables locaux élus.
La première
mandature des conseils municipaux prend donc fin sans que les élus n’aient
réellement l’occasion d’éprouver entièrement toutes les facettes de leurs
prérogatives réelles. Ce qui ne permet pas une évaluation objective de cette
expérience qui n’en plus une, finalement. Les médiocres peuvent se targuer
d’être restés presque au même niveau que tout le monde, les affres du non
transfert des ressources et des compétences inauguré par Kérékou n’ayant
épargné personne. Tous se sont contentés de ce tassement des potentialités, en
dehors du conseil municipal de Cotonou dont les prêches pour une accélération
du processus se sont noyés dans le Nokoué. Le contentieux peine visiblement à
se dégrossir.
Jusqu’à
quand ?
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