"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Option N°1 :

Affronter le port…

Arimi Choubadé

28 mars

Le couple Dandjinou-Port de Cotonou est bien présent aux prochaines communales. Le régime du changement n’a jamais fait mystère de la place stratégique de l’infrastructure portuaire au sein de son dispositif. La trajectoire de l’ancien Dg de ce port, Christophe Aguessi illustre parfaitement la trame du sujet. Omniprésent il y a un an à peine à travers la campagne Fcbe à Abomey et environs, il brille cette fois-ci par son absence. Pendant qu’à Cotonou son successeur est plus que visible, il est tout simplement candidat pour la très présidentielle Fcbe.

La manœuvre politique du docteur-président s’apprécie à quelques détails près. 23 février 2008, une cérémonie de pose de première pierre du port sec de Parakou en pleine polémique sur les promesses non tenues du régime du changement sur fond de gestation du G13. Point de Dandjinou auprès du chef de l’Etat alors que le projet est sensé constitué un prolongement naturel du port humide dont il est le tout nouveau Dg. Une absence qui n’émeut curieusement pas le grand chef. Il fallait regarder du côté du stade de l’amitié pour se faire une religion. Tel un prêtre, le Dg/Port officiait une investiture ethnique Xwla et Setto en vue de conquérir l’hôtel de ville de Cotonou. Ce motif vaut plus qu’une permission d’absence à Parakou.

Autre détail non moins suspect, la révolte des transporteurs nigériens du fait d’augmentations anarchiques et exorbitantes des prestations du port de Cotonou. Subitement, l’administration de Dandjinou éprouve la nécessité de faire monter les coûts dans un contexte de concurrence impitoyable de nombreux ports de la sous région. Et surtout dans un contexte de proximité d’élections pour lesquelles il est candidat. Le discours officiel lui, impassible, poursuit la rhétorique désormais assez rodée de l’amélioration des performances du port de Cotonou. Même en pleine désaffection des opérateurs maliens, burkinabé, nigériens.

Il existe néanmoins des coïncidences qui passent difficilement auprès d’une opinion publique conditionnée par autant de proclamations creuses, de promesses sans lendemain, de manipulations, de gaspillages de ressources publiques et de transactions douteuses. Le constat est là que les augmentations interviennent au moment où l’étau se resserre autour des manipulations des fonds de l’escorte des véhicules d’occasion et de reprise en main difficile de la plus grande institution de micro- finance, le Padme. Cela frise la recherche effrénée de pompe à fric en vue d’une bataille d’envergure.

Un port débordant de liquidité est toujours une bonne opportunité de mobilisation de ressources. On ne sait jamais ; un providentiel braquage manqué du cortège présidentiel. De quoi délier la bourse partout où se trouvent les deniers publics afin de faire face à la menace contre la sécurité d’Etat. Même si cette sécurité se confond par moment avec collages d’affiches de la Fcbe, portage et installations de bâches et de chaises lors des meetings, intimidation d’adversaires politiques, distribution de jetons de présence.

Que les challengers de Dandjinou ne se fassent aucune illusion sur la neutralité du port lors des municipales ! On ne boycott pas le port sec de Parakou, de la même manière qu’on ne prend pas le risque de dévier les transporteurs de l’Ouest Afrique vers d’autres destinations portuaires juste par caprice personnelle et désintéressée.

Avis à tout aspirant à l’hôtel de ville de Cotonou !

 



29/03/2008
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