Option N°1 :
Affronter le port…
Arimi Choubadé
28 mars
Le couple Dandjinou-Port de Cotonou est bien
présent aux prochaines communales. Le régime du changement n’a jamais fait
mystère de la place stratégique de l’infrastructure portuaire au sein de son
dispositif. La trajectoire de l’ancien Dg de ce port, Christophe Aguessi
illustre parfaitement la trame du sujet. Omniprésent il y a un an à peine à
travers la campagne Fcbe à Abomey et environs, il brille cette fois-ci par son
absence. Pendant qu’à Cotonou son successeur est plus que visible, il est tout
simplement candidat pour la très présidentielle Fcbe.
La manœuvre politique du docteur-président
s’apprécie à quelques détails près.
Autre détail non moins suspect, la révolte des
transporteurs nigériens du fait d’augmentations anarchiques et exorbitantes des
prestations du port de Cotonou. Subitement, l’administration de Dandjinou
éprouve la nécessité de faire monter les coûts dans un contexte de concurrence
impitoyable de nombreux ports de la sous région. Et surtout dans un contexte de
proximité d’élections pour lesquelles il est candidat. Le discours officiel
lui, impassible, poursuit la rhétorique désormais assez rodée de l’amélioration
des performances du port de Cotonou. Même en pleine désaffection des opérateurs
maliens, burkinabé, nigériens.
Il existe néanmoins des coïncidences qui passent
difficilement auprès d’une opinion publique conditionnée par autant de
proclamations creuses, de promesses sans lendemain, de manipulations, de
gaspillages de ressources publiques et de transactions douteuses. Le constat
est là que les augmentations interviennent au moment où l’étau se resserre
autour des manipulations des fonds de l’escorte des véhicules d’occasion et de
reprise en main difficile de la plus grande institution de micro- finance, le
Padme. Cela frise la recherche effrénée de pompe à fric en vue d’une bataille
d’envergure.
Un port débordant de liquidité est toujours une
bonne opportunité de mobilisation de ressources. On ne sait jamais ; un
providentiel braquage manqué du cortège présidentiel. De quoi délier la bourse
partout où se trouvent les deniers publics afin de faire face à la menace
contre la sécurité d’Etat. Même si cette sécurité se confond par moment avec
collages d’affiches de la Fcbe, portage et installations de bâches et de
chaises lors des meetings, intimidation d’adversaires politiques, distribution
de jetons de présence.
Que les challengers de Dandjinou ne se fassent
aucune illusion sur la neutralité du port lors des municipales ! On ne
boycott pas le port sec de Parakou, de la même manière qu’on ne prend pas le
risque de dévier les transporteurs de l’Ouest Afrique vers d’autres
destinations portuaires juste par caprice personnelle et désintéressée.
Avis à tout aspirant à l’hôtel de ville de
Cotonou !
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