Gouverner autremen :
LE BENINOIS LIBERE - - 27 février
Pourquoi Boni Yayi veut-il tout contrôler ?
Depuis son accession à la magistrature suprême, on
constate que le docteur Boni Yayi donne l’impression de vouloir contrôler
toutes les institutions de la
Nation. Le pouvoir exécutif étant déjà en poche, le chef de
l’Etat s’est très tôt lancé dans la conquête du législatif. Ainsi tous les
moyens ont été mis en œuvre pour qu’il obtienne le plus grand nombre de sièges
au Parlement. Insatiable, le prince du Changement à travers le jeu des
procurations obtiendra en plus de sa majorité parlementaire, le contrôle total
du bureau de l’Assemblée nationale. L’exécutif et le législatif étant un
acquis, l’ancien président de la
Boad a, de façon à peine voilée manifesté aussi le désir de
contrôler le pouvoir judiciaire. Et pour cause sentant le mandat de la Cour constitutionnelle venir
à terme, le président de la
République a vite fait à travers une lettre, de demander au
président de l’Assemblée qui n’est rien d’autre que son homme, demain de
désigner au plus vite les quatre membres qui doivent émaner du parlement. Parce
qu’une fois que Nago serait destitué, il lui serait difficile d’avoir ses
‘’gars’’ au sein de cette institution en dehors des trois qu’il aura lui-même
désigné. Pourquoi en réalité ce ‘’freak control’’ (anglicisme signifiant
tendance de certaines personnes à vouloir tout contrôler autour d’eux) subit de
la part du chef de l’Etat ? Selon certaines indiscrétions, cette volonté
du premier magistrat d’avoir la mainmise sur la quasi totalité des institutions
de la République
est due au fait qu’il veut briguer deux mandats. Et étant donné qu’il ne serait
pas sûr d’avoir comblé l’attente des Béninois à la fin de son quinquennat, il
veut tout contrôler pour revenir par tous les moyens possibles si entre temps
les Béninois ne lui confiaient pas les destinées de notre pays. Si cette
hypothèse s’avère justifiée, le moins que l’on puisse dire est que le prince du
Changement s’est trompé sur le compte de ses compatriotes. Car s’il est prouvé
en effet que sa gestion des affaires n’a pas été à la hauteur des aspirations
du peuple, celui-ci fera tout pour qu’il parte. Donc au lieu de chercher à tout
avoir sous contrôle le président de la République ferait mieux de bien remplir son
programme d’actions pour lequel plus de 75% des Béninois en âge de voter lui
ont accordé leur suffrage. Ce serait à coup sûr, une stratégie beaucoup plus
efficace que celle qui est en train d’être mise en œuvre. Ne dit-on pas ‘’faire
ce que doit, advienne que pourra’’ ?