Grèves tous azimuts :
LE BENINOIS LIBERE - - 15 février
Même
sous climatiseur le président Boni Yayi a chaud. Quand on l’écrivait dans l’une
de nos récentes parutions , beaucoup sont ceux qui ont pris la chose autrement
.Mais la réalité est là. Des grèves perlées partout. Des revendications à n’en
point finir. Que ce soit dans le secteur de l’éducation, la santé, la douane et
autres, ça grogne partout dans le rang des syndicalistes. Votre journal
toujours dans son souci permanent de tirer la sonnette d’alarme quand ça va mal
vous propose dans sa livraison du jour, un dossier spécial sur cette fronde
sociale qui secoue le pays.
L’éducation
béninoise à terre
Le
système éducatif béninois a des problèmes, de très sérieux problèmes et s’il
était un homme on aurait lui suggéré de consulter le fâ ou visiter le boconon
ou un pasteur pour savoir sur quel pied danser, ce qu’il faut faire pour qu’on
assiste pas au pire .Comme pour faire le joli cœur auprès de ses électeurs le
docteur Boni Yayi peu après son investiture clamait haut et fort son désir de
rendre l’éducation gratuite dans la maternelle et le primaire .Cette décision
était applaudie à grands cris et les Béninois croyaient avoir trouvé le messie
du système éducatif. Au vu du climat qui prévaut actuellement le commun des
Béninois méconnaît ce président qui a fait cette déclaration. Les enseignants
sont laissés à leur triste sort. A la veille de la rentrée des classes le front
des syndicats des trois ordres de l’enseignement ont enterré tant soit peu la
hache de guerre tout en donnant un moratoire de trois mois au gouvernement du
Changement .Mais bernique le président Boni Yayi et ses collaborateurs semblent
dire niet .Ils n’en n’ont que cure des nombreuses revendications et les gréves
surgissent chaque semaine dans les établissements .Les trois mois sont passés
et le statut quo demeure .Les nombreuses rencontres gouvernement-Syndicat n’ont
pu rien apporter .Les syndicats continuent d’assister impuissants à des
négociations sans lendemain et si rien n’y est fait , dans l’intervalle de
trois semaines, élèves et enseignants ouvriront la page d’une année blanche.
Des
résultats catastrophiques nous guettent
L’hécatombe
de l’année scolaire écoulée au lendemain des examens de fin d’année n’a pas
encore dit son dernier mot .Alors qu’on croyait que la situation allait
s’améliorer cette année scolaire 2007-2008, le spectre des résultats
catastrophiques pointe à l’horizon. Les revendications des enseignants sont
encore là, intouchables et les grèves perlées occasionnent la politique des
tables et bancs vides dans les salles de classe. Les enseignants vont au cours
aux compte – gouttes. Les élèves y vont humer l’air , dormir ou dire des
commérages. Dans d’autres établissements, en lieu et place des cours , on fait
la cour en classe ou dans la cour de récréation .La même scène se produit dans
les classes d’examens. Le tiers du programme n’a pas encore été abordé .La
chose vu sous cet angle, quand bien même la crise arrivait à être désamorcée
pour sauver l’année scolaire 2007-2008 du naufrage , il n’y a pas de raison
pour qu’on assiste pas à des résultats catastrophiques en cette fin d’année .
La
colère des disciples de Saint Mathieu
Le
système éducatif continuait de souffrir des nombreuses grèves perlées quand les
douaniers sont venus. Toujours pour non satisfaction de leurs revendications
les disciples de saint Mathieu ont observé quelques temps de grèves. Toute l’administration
douanière était paralysée au point que certains se sont désolidarisés du lot
des grévistes. L’association des douaniers patriotes ainsi créée est montée au
créneau pour dénoncer le comportement rétrograde, antipatriotique de leurs i
grévistes. Il a fallu l’intervention des douaniers retraités pour que les
grévistes n’enterrent la hache de guerre. Ce qui a fait peur au peuple béninois
par rapport à la grève des douaniers est l’énorme perte qu’engendre cette crise
pour l’économie béninoise. Heureusement que les très fâchés douaniers ont vite
trouvé une solution de sortie de crise.
Paralysie
de l’appareil judiciaire béninois
La
grève des magistrats qui a entraîné une paralysie de l’appareil judiciaire a
aussi défrayé la chronique .Que ce soit le palais de justice, le ministère de
la justice, c’était la paralysie générale .Toutes les audiences étaient
suspendues au palais de la justice. Les hommes en toge ont vidé les
lieux ; les dossiers étaient colorées de poussière sans être traités et des
citoyens à tort ou à raison croupissaient sous les barreaux. Une situation qui
avait pour corollaire l’effectif pléthorique de prisonniers à la prison civile
de Cotonou .L’union nationale des magistrats du Bénin a tôt fait de monter au
créneau et la crise a été désamorcée.
La
grogne des médecins
Les
acteurs du monde de la santé ne sont pas restés à l’écart du mouvement des
grèves. Toutes catégories confondues, les médecins ont déposé leur blouse et
autres instruments de travail. Le secteur santé est paralysé au grand chagrin
des malades hospitalisés des divers centres médicaux. Tambour battant , ils ont
crié leur ras-le-bol dans tous les sens , leurs revendications demeurent
intouchables, insatisfaites. Il y a de quoi se demander si c’est ce
gouvernement qui aujourd’hui crache sur les préoccupations des médecins, hier
chantait haut et fort sa volonté de rendre les soins de santé gratuits aux
enfants de moins de 05 ans. Comment peut-on rendre les soins de santé gratuits
dans un pays où les médecins ne mangent pas à leur faim. La grève illimitée
déclenchée par les médecins sans service minimum continue de livrer son lot de
malheur aux populations. Le gouvernement du Changement doit parer au plus
pressé pour dénouer la crise. Au vu de la situation qui prévaut il est donc
clair que c’est toute la nation béninoise qui est en grève. Ce qui fait aboutir
à la conclusion que les promesses du gouvernement du Changement n’engagent que
ceux qui les prennent au sérieux. Réalisation :Claude D.ADJIKPA
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