« Comment peut –on prendre des décisions en notre nom sans nous associer, si l’on ne veut pas se foutre de nous ? ». La colère du Secrétaire général de la Confédération syndicales des travailleurs du Bénin, Gaston Azoua était bien vive la semaine à la suite du dernier conseil des ministres, qui a statué sur la question relative à la revalorisation de la fonction enseignante en accordant une prime d’incitation de 25 % sur le salaire des enseignants. Rien n’a été dit sur les modalités de payement de cette prime, au point où cette nouvelle mesure a été très mal accueillie par les enseignants bénéficiaires.
Dans le secteur de la santé qui est aussi en ébullition depuis peu, c’est le même désarroi exprimé par le Collectif des praticiens hospitaliers qui ne se reconnaît pas dans la mesure prise à ce même conseil des ministres. En effet, sur la base d’une communication du ministre de la santé relative au compte rendu des travaux de la Commission chargée de l’étude desdites revendications , le Conseil des ministres a décidé du remboursement des arriérés de primes et d’indemnités dus aux agent de santé. En conséquence, des instructions ont été données au ministre de l’économie et des finances et au ministre de la santé en vue d’apurer diligemment ces arriérés évalués à cent soixante millions huit cent deux mille vingt Fcfa ; d’actualiser l’évaluation des dépenses d’investissement en tenant compte des conclusions des récents états généraux de la santé. Il a été également décidé de prendre en charge ces dépenses d’investissements sur le collectif budgétaire, exercice 2008 et de prendre prioritairement en charge les dépenses liées aux consommables médicaux par un réaménagement interne des crédits inscrits dans le budget gestion 2008 afin de permettre aux hôpitaux de fonctionnement normalement. « Nous n’avons pas d’arriérés de primes. Il ne faut pas que le gouvernement embrouille le peuple en leur servant de telles mesures à notre actif. Cela est révoltant, car il donne une fois encore la preuve qu’il n’est pas préoccupé par nos problèmes » déclare, amer, le porte-parole du Collectif des praticiens hospitaliers, le Dr Houinsou Hans Isaac. Ce collectif, reconduit
pour une fois encore son mouvement de grève de 72 heures dès demain
mardi 5 février, sen signe de désapprobation. Il menace même de radicaliser le mouvement, en excluant le service minimum, ou encore, en décidant d’une démission collective de tous les médecins de la fonction publique.
Comme, on le constate, ces syndicats et bien d’autres dont on a pas fait cas ici, sont très déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications. Reste donc au gouvernement de trouver les moyens nécessaires susceptibles de calmer les ardeurs des syndicats pour le grand bonheur de tout le peuple français.
Christian Tchanou |