Les syndicats déjouent le piège de Yayi (L’intégralité de leurs exigences )
« Nous avons boycotté l’invitation au forum sur
la cherté de la vie parce que nous savons que Yayi a organisé son forum pour
valider un programme préconçu et non pour nous concerter » a déclaré Gaston
Azoua secrétaire général de la confédération syndicale des travailleurs
du Bénin (Cstb) dans la cour de la Bourse du travail, hier lors d’un meeting géant
des militants des centrales syndicales à savoir la Cstb, la Csa-Benin, la Cgtb, la Cosi, l’Unstb et la Cspib.
« Le plan du président était d’organiser un forum pour pouvoir dire
après que les résolutions étaient prises ensemble avec les partenaires sociaux
». Les Secrétaires Généraux des confédérations, ont tour à tour démontré
ainsi que ce sont les résolutions prises au forum comme la hausse des prix des
produits pétroliers, qu’il voulait justifier en les invitant. Et s’ils avaient
pris part à cette rencontre, on les verrait aujourd’hui complices de
cette décision. Ce meeting fait suite à la marche de protestation tenue le
jeudi 10 juillet 2008 par une foule en liesse des travailleurs béninois à
Cotonou.
Les secrétaires confédéraux dénoncent le gouvernement béninois pour
l’attitude qu’il tient face à la crise de la cherté des denrées
alimentaires et de vie. Selon eux, Yayi vient d’aggraver la cherté de la
vie au Bénin. Ils ont condamné aussi « la politique ultra libérale et
antisociale du gouvernement dit du changement; la hausse exponentielle, des
prix notamment des produits pétroliers et du ciment, décidée par le Conseil des
Ministres; le refus obstiné du Gouvernement de prendre des mesures idoines pour
la sauvegarde du pouvoir d’achat des travailleurs, érodé par la vie chère et la
hausse continuelle des prix des produits de première nécessité ». Aussi
ont-ils fustigé le mépris affiché par le gouvernement qui, précisent-ils, n’a
pas conclu en temps réel les négociations entamées depuis 2007 et ses atteintes
aux libertés démocratiques et syndicales acquises de hautes luttes. La
déclaration conjointe a présenté une longue liste d’exigences à savoir la hiérarchisation
des salaires des travailleurs des secteurs privés et parapublics suite au
relèvement du Smig intervenu depuis 2003. Les travailleurs béninois dans
l’ensemble, sont mécontents du gouvernement pour la fixation des prix de tous
les produits de première nécessité à la hausse.
Marius Kpoguè
Les exigences des syndicats
1. la hiérarchisation des salaires des travailleurs des secteurs privé et
parapublic suite au relèvement du SMIG intervenu depuis 2003 ;
2. le relèvement du SMIG à hauteur de .25% dans les secteurs privé et
parapublic ;
3. le relèvement du point d’indice à hauteur de 25% dans la fonction publique;
4. la suppression de la TVA
sur la factures d’électricité et d’eau;
5. la réduction du train de vie de l’Etat et la suppression immédiate des
Institutions budgétivores non prévues par la constitution ;
6. le respect scrupuleux des libertés démocratiques et syndicales;
7. La prise d’autres mesures d’accompagnement aux fins de préserver le
pouvoir d’achat des populations en général et des travailleurs en
particulier;
8. L’ouverture sans délai des négociations gouvernement/Centrales Syndicales
avec la prise en compte effective des revendications des travailleurs.
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