Blocage total à l’Assemblée
Le Béninois libéré 15 juillet 2008
Aboubakar TAKOU
32 Députés sur les 83 que compte le Parlement étaient hier à
l’Assemblée pour la ratification de l’accord de prêt relatif à la lutte contre
l’érosion côtière mais puisque le quorum n’était pas atteint, les seuls Fcbe
présents à l’Assemblée ont dû vider eux aussi les lieux. Une petite recherche a
permis de comprendre que les députés opposés à Nago et par ricochet à Boni Yayi
n’entendent pas démordre et comptent garder le blocage jusqu’à l’ouverture des
débats sur la destitution du président de l’Assemblée. Ne pouvant pas voir
brûler ce qu’il a fabriqué, Boni Yayi a fait depuis le début de cette affaire
de son mieux pour éviter ce qui se profile à l’horizon. Mais aujourd’hui il va
falloir que Boni Yayi se mette dans la peau de Rudyard Kipling pour assister
sans dire mot et sans exprimer un quelconque état d’âme, à la destitution de ce
qu’il a fabriqué. A la question de la destitution de Mathurin Koffi Nago, la
position de l’immense majorité étant on ne peut plus claire. Il n’y aura pas
débat à l’Assemblée tant que ce débat ne portera sur Mathurin Nago. Le député
Rachidi Gbadamassi joint hier au téléphone ne s’inscrit plus dans une logique
de débat sur l’opportunité du départ de Nago mais plutôt sur la procédure de sa
destitution .Pour le député de Parakou, le nombre de voix pour destituer Nago
était déjà réuni depuis. La balle est maintenant dans le camp de la mouvance
qui continue de s’accrocher à une poutre qui tombera tôt ou tard par se ronger
totalement de l’intérieur. Il faut lire à travers l’engagement de la
cinquantaine de députés hostiles à Nago une conviction de fermer cette page-là.
Ce qui signifie simplement que la reprise des débats parlementaires n’est plus
pour aujourd’hui.Or le chef de l’Exécutif a, lui, besoin du Parlement pour
faire avancer les choses par exemple ou tout au moins pour faire ratifier
l’accord de prêt sur la table des députés. Après le peuple béninois éternel victime
de ces genres de situations , c’est Boni Yayi qui part perdant dans ce bras de
fer surtout que l’usage des articles de guerre pour gérer par ordonnance ne
saurait se justifier dans ce contexte .La balle revient avec le recul, et après
coup à Mathurin Nago .Lui seul peut sauver les Béninois et Boni Yayi de ce
pétrin. Ce qui traduira indubitablement son amour patriotique pour le premier
et son amour fraternel pour le second qui n’attend de lui que l’expression de
ce sentiment. Pour être clair, Nago doit se mettre au dessus de la mêlée et
démissionner. Si le Christ a accepté de mourir sur la croix de calvaire à
Golgotha, ce n’est pas Nago qui va refuser de s’offrir en mouton de sacrifice
pour sauver plus de six millions d’âmes et particulièrement pour son bienfaiteur
Boni Yayi. C’est d’ailleurs dans des situations pareilles, que les grands
hommes montrent toute leur classe et suscitent des vocations auprès de la
génération montante .En sortant par la grande porte via une démission, Mathurin
Nago aura non seulement contribué à relancer le débat des chances de dialogue
entre Yayi et la classe politique, gage de la réélection en 2011 ; mais aussi
s’ouvrira-t-il les portes de la marina en 2016.
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