Il
a l’échappé belle. Ghislain Lokonon qui est à la tête d’un mouvement
syndical désavouant le durcissement de la grève dans l’enseignement
décrétée par le Front, s’est attiré la foudre de ses anciens compagnons
pour avoir voulu participer hier à la maison des travailleurs à l’
assemblée générale de l’organisation. Face à son refus de se retirer,
des responsables syndicaux ont du faire appel à la police pour le
mettre à la déroute.
Ghislain Lokonon a du se
sauver en catastrophe pour éviter son arrestation par la police
nationale. Il a essayé de prendre part à une réunion syndicale à
laquelle il n’était pas attendu, parce que ne faisant plus partie du
cercle des syndicats qui maintiennent le mouvement de grève. Cette
rencontre avait réuni hier jeudi à la maison des travailleurs à
Cotonou, les responsables syndicaux membres du Front d’action des trois
ordres d’enseignement. Une organisation très influente dans le domaine
de l’éducation qui a parfaitement la situation en main en matière de
débrayage dans les établissements scolaires publics. Son mot d’ordre
est largement suivi par les enseignants depuis que le mouvement a
commencé il y a plusieurs semaines déjà. Mais face à la persistance de
la grève, une poignée d’enseignants avec à leur tête Ghislain Lokonon,
ont claqué la porte du Front. Ils accusent ses responsables de
pratiquer un syndicalisme partisan et de mener une lutte clientéliste
qui n’est pas celle de la base. Ils estiment que trop c’est trop et
qu’il n’est plus question de continuer les actions. En conclusion, M.
Lokonon exhorte les enseignants à reprendre la craie afin de sauver
l’école béninoise déjà très en mal. Des déclarations qui désavouent
littéralement la position du Front. Tel un pavé jeté dans la marre par
Ghislain Lokonon, qui dirige un mouvement appelé Syndicat national des
enseignants du primaire pour une éducation de qualité au Bénin
(Synepeq-Bénin). Depuis sa prise de position, la grève n’a pas cessé et
ses rapports avec le Front ont pris un sérieux coup. Il est considéré
comme un traître qui doit être sorti des rangs. Mais, il n’a pas
attendu que l’assemblée statue sur son cas avant de prendre ses
distances. Subitement, il réapparaît au cours d’une réunion à laquelle
il n’était pas le bienvenu. Venu avec ses militants, qui eux ont été
autorisés à participer à la rencontre, Ghislain Lokonon n’a pas été
autorisé à rester dans la salle. Les responsables du Front lui ont
intimé l’ordre de repartir sur la pointe des pieds. Il s’y est opposé
farouchement. Serait-il en mission ? Oui ! A répondu l’un des
responsables. Ghislain Lokonon est pris pour un fauteur de troubles. Il
faut des forces de l’ordre pour le discipliner. C’est ainsi qu’on
appelle la police nationale pour procéder à son arrestation. Mais avant
que les flics n’interviennent, le syndicaliste a pris ses jambes à son
cou. Cela fait plusieurs fois, apprend on que l’homme, s’est comporté
en traître. Du coup, ses positions ont eu pour effet de révéler ses
liens avec le gouvernement. M. Lokonon a derrière lui un passé qui le
présente comme un repris de justice pour avoir été de connivence avec
la mafia foncière. Il n’est pas le meilleur pion que le gouvernement a
trouvé pour déstabiliser le mouvement des enseignants.
Fidèle H. Nanga |