"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Hier à la bourse du travail :


 Un syndicaliste échappe à une arrestation


Écrit par Le Matinal du 15/02/2008   

Il a l’échappé belle. Ghislain Lokonon qui est à la tête d’un mouvement syndical désavouant le durcissement de la grève dans l’enseignement décrétée par le Front, s’est attiré la foudre de ses anciens compagnons pour avoir voulu participer hier à la maison des travailleurs à l’ assemblée générale de l’organisation. Face à son refus de se retirer, des responsables syndicaux ont du faire appel à la police pour le mettre à la déroute.

Ghislain Lokonon a du se sauver en catastrophe pour éviter son arrestation par la police nationale. Il a essayé de prendre part à une réunion syndicale à laquelle il n’était pas attendu, parce que ne faisant plus partie du cercle des syndicats qui maintiennent le mouvement de grève. Cette rencontre avait réuni hier jeudi à la maison des travailleurs à Cotonou, les responsables syndicaux membres du Front d’action des trois ordres d’enseignement. Une organisation très influente dans le domaine de l’éducation qui a parfaitement la situation en main en matière de débrayage dans les établissements scolaires publics. Son mot d’ordre est largement suivi par les enseignants depuis que le mouvement a commencé il y a plusieurs semaines déjà. Mais face à la persistance de la grève, une poignée d’enseignants avec à leur tête Ghislain Lokonon, ont claqué la porte du Front. Ils accusent ses responsables de pratiquer un syndicalisme partisan et de mener une lutte clientéliste qui n’est pas celle de la base. Ils estiment que trop c’est trop et qu’il n’est plus question de continuer les actions. En conclusion, M. Lokonon exhorte les enseignants à reprendre la craie afin de sauver l’école béninoise déjà très en mal. Des déclarations qui désavouent littéralement la position du Front. Tel un pavé jeté dans la marre par Ghislain Lokonon, qui dirige un mouvement appelé Syndicat national des enseignants du primaire pour une éducation de qualité au Bénin (Synepeq-Bénin). Depuis sa prise de position, la grève n’a pas cessé et ses rapports avec le Front ont pris un sérieux coup. Il est considéré comme un traître qui doit être sorti des rangs. Mais, il n’a pas attendu que l’assemblée statue sur son cas avant de prendre ses distances. Subitement, il réapparaît au cours d’une réunion à laquelle il n’était pas le bienvenu. Venu avec ses militants, qui eux ont été autorisés à participer à la rencontre, Ghislain Lokonon n’a pas été autorisé à rester dans la salle. Les responsables du Front lui ont intimé l’ordre de repartir sur la pointe des pieds. Il s’y est opposé farouchement. Serait-il en mission ? Oui ! A répondu l’un des responsables. Ghislain Lokonon est pris pour un fauteur de troubles. Il faut des forces de l’ordre pour le discipliner. C’est ainsi qu’on appelle la police nationale pour procéder à son arrestation. Mais avant que les flics n’interviennent, le syndicaliste a pris ses jambes à son cou. Cela fait plusieurs fois, apprend on que l’homme, s’est comporté en traître. Du coup, ses positions ont eu pour effet de révéler ses liens avec le gouvernement. M. Lokonon a derrière lui un passé qui le présente comme un repris de justice pour avoir été de connivence avec la mafia foncière. Il n’est pas le meilleur pion que le gouvernement a trouvé pour déstabiliser le mouvement des enseignants.

Fidèle H. Nanga

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15/02/2008
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