"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Les propositions de Frédéric Joël Aïvo pour l’améliorer

Les rayons des bibliothèques béninoises viennent d’être garnis d’une nouvelle publication : « Le président de la république en Afrique noire francophone ». Cet ouvrage qui fraye la voie à une nouvelle forme de régime, le régime néo-présidentiel, à travers la réflexion étalée sur 600 pages de son auteur Frédéric Joël Aivo, a été lancé hier jeudi 23 août au Centre culturel chinois de Cotonou.

Depuis que les Etats africains d’expression française ont accédé à l’indépendance, le président de la République a toujours été la clef de voûte, le pivot autour duquel et pour lequel fut construit nombre de systèmes politiques. Dans les régimes postcoloniaux, la prépondérance immodérée du chef de l’Etat et sa forte présence dans le système politique ont tôt fait de transformer la République en un royaume et partant, son chef en un monarque paternaliste.
C’est donc parti de ces constats et aussi de celui selon lequel la concentration à l’excès des pouvoirs du président de la République, la mythification de sa personne et la sacralisation de sa charge n’ont pas conduit au développement économique, mais à la ruine et à la négation des droits et des libertés fondamentaux, que Frédéric Joël Aïvo en est arrivé, à travers son ouvrage, à la proposition du régime néo-présidentiel qu’il espère voir expérimenté en Afrique un jour.
« Le président de la République en Afrique noire francophone », qui est le fruit d’une réflexion bien mûrie, laissée indélébile sur 600 bonnes pages blanches noircies à l’encre de sa plume incisive, a été publiquement salué par le parterre d’hommes et de femmes des mondes politique, littéraire, universitaire et de profanes en matière politique ayant effectué le déplacement.
Après la brillante présentation de l’ouvrage faite par le professeur Théodore Holo, préfacier du chef-d’œuvre, l’auteur reviendra sur son contenu. Il laissera entendre que le pari des processus démocratiques de renforcer l’Etat sur le droit et la fonction présidentielle non plus autour d’un homme, est aujourd’hui perdu. Pour arriver à cette conclusion, il lui a fallu étudier le régime politique du Bénin et du Togo caractérisé par une instabilité politique et le régime du Gabon et du Cameroun tenu loin des bruits de bottes. A la suite du nouvel échec de la rationalisation de la fonction présidentielle, l’auteur a alors soulevé la question de positionnement politique des chefs d’Etat africains. Quels rôles doivent-ils désormais jouer et avec quels acteurs institutionnels doivent-ils le faire ? Sur quelles bases et à partir de quel régime présidentialiste, présidentiel, semi-présidentiel ou parlementaire pourrait-on construire les nouvelles démocraties africaines ? Comment allier soif de liberté à impératif de développement ?
Autant de questions dont les réponses et leurs explications se trouvent enfouies dans les pages de cet ouvrage qui déjà, s’arrache comme de petits pains.

Par Alcide AGBANGLA