entre le marteau et l'enclume
Un conflit oppose
actuellement la ville de Cotonou à celles d’Abomey-Calavi et de Sèmè-kpodji
au sujet des limites frontalières. Chacune des villes secondaires soutient
avoir ses bornes bien au-delà de ce que pourraient espérer les patrons de la
capitale économique.
Finalement ce ne sont plus les vagues de la mer déchaînées qui veulent
réduire le territoire de Cotonou. Les villes d’Abomey-Calavi et de
Sèmè-Kpodji sont aussi décidées à définir les limites frontalières de leurs
territoires avec la capitale économique. En témoignent les échanges verbaux
très houleux qu’ont eu le vendredi dernier Germain Cadja-Dodo, chef
d’arrondissement de Godomey et Emmanuel Loko, le deuxième adjoint au maire de
Cotonou. En effet, selon les autorités calaviloises, leur territoire
commence, non pas à Godomey carrefour mais plutôt à partir des feux
tricolores du quartier Mènontin. C’est pour matérialiser cette limite du
découpage territorial officiel datant de 1978 que le bouillant CA de Godomey
accompagné de ses "gars" ont implanté de plaques de délimitation.
Des plaques vite déterrées par la ville de Cotonou qui ne veut pas s’entendre
que dire que Mènontin et ses infrastructures comme le collège Le Nokoué se
trouvent dans Abomey-Calavi. De l’autre côté, le chef de l’arrondissement
d’Agblangandan semble ne pas digérer que les autorités de la municipalité
cotonoise aient placé les pancartes souhaitant "la bienvenue" et
"au revoir" aux visiteurs au niveau du carrefour Le bélier. De
l’avis de certaines autorités de la ville officielle du pèlerinage annuel des
Christianiste céleste, Cotonou prend fin à la limite de Tundé motors et c’est
là que la matérialisation doit se faire même si pour le moment la hache de
guerre n’est encore complètement déterrée de ce côté-là. Selon les arguments
officiels, cette guerre de frontière que les cotonois n’avaient jusque-là vu
qu’à la télévision et qui remet en cause la question de la formation du
"Grand Cotonou" envisagé par les maires de la première mandature,
aurait des fondements fiscaux. Pour les autorités de Godomey donc, "il
n’est pas possible que Cotonou vienne percevoir des taxes dans la commune de
Calavi" étant donné que le budget des communes et d’ailleurs national
aussi, est fiscal. Cependant, selon les populations, la guerre des frontières
aurait des causes politiques et tout autre argument ne serait qu’un alibi.
D’autres personnes soutiennent également que ce conflit est motivé par la
construction imminente de l’échangeur du carrefour de Godomey. Cette infrastructure
implantée dans cette zone pourrait être non seulement un objet de fierté mais
aussi une source de revenus non négligeables. La mer avance, les villes aussi
… en engloutissant d’autres.
Joël C. TOKPONOU
|
|