La société civile partisane
AHANHANZO GLELE en est la preuve ! |
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Écrit par La Nouvelle Tribune du 11/02/2008 | |
On nourrissait encore de sérieuses appréhensions au sujet de la société
civile. Sa position, de plus en plus mitigée, vis-à-vis de la chose
politique et du régime du changement mettait mal à l’aise bien des
Béninois. Depuis un certain temps, des faits semblent vouloir donner
raison à ceux qui disent éprouver de la peine à
dissocier les acteurs de la société civile du pouvoir en place. Le
dernier fait en date est l’intervention d’Adrien Ahanhanzo Glèlè hier
sur Golfe Tv, dans sa nouvelle émission « Face à la nation ». Rien dans
les déclarations de L’ex-président de Transparency international Bénin ne
le faisait identifier comme un représentant de la société civile. On se
croyait plutôt en présence d’un porte-parole du gouvernement, d’un
partisan inconditionnel du président Boni Yayi ou d’un garant des
acquis du régime du changement. A aucun moment de son intervention,
l’invité de l’émission « Face à la nation » n’a cru devoir faire
la part des choses, rester à égale distance entre le gouvernement et la
société. Et c’est cette propension de certains membres de la société
civile à se confondre au pouvoir en place, à prendre systématiquement
fait et cause pour le régime de Yayi qui les discrédite davantage aux yeux de l’opinion. Le
drame que comporte cette attitude n’a pas de conséquence que pour ces
derniers. C’est en réalité un danger pour la démocratie béninoise. Et
qu’ils refusent d’en prendre conscience, afin de rectifier le tir est
ce qui inquiète le plus. Jusqu’en 2006, la
société civile s’est révélée la seule force qui a pu faire l’équilibre
face au régime de Mathieu Kérékou. L’opposition, qui n’existait que de
nom, avait été totalement affaiblie. Aujourd’hui, non seulement
l’opposition n’existe même pas de nom, mais c’est que la société civile
qui devait servir de dernier rempart aux velléités de déviance du
gouvernement, en devient malheureusement le défenseur le plus affiché ;
et même mieux que les propres gardiens du régime. Le boulevard est
ainsi ouvert à Boni Yayi qui, sachant avoir dans ses poches, et
opposition et société civile, ou du moins, ceux qui en sont perçus comme les chantres, pourrait se croire tout permis. De là à faire de lui un « dictateur », il n’y a qu’un pas qu’on se refuse encore de franchir. Et ce serait bien dommage pour le Bénin. Une lourde responsabilité Au
cours de l’émission, Adrien Ahanhanzo Glèlè a reconnu, du bout des
lèvres, que le gouvernement de Yayi a pu commettre quelques erreurs. Il
cite au passage le cas de La
société civile ou ses membres qui se font les avocats du gouvernement
de Yayi sont en train de prendre une très grande responsabilité devant
l’histoire. Il s sont en train de s’engager, et très imprudemment, sur
voie assez dangereuse. Pourtant ce n’est pas l’alternative qui leur
manque : Soit ils adhèrent à un parti politique ou en créent un, soit
il enlèvent le manteau de société civile et se réclament publiquement les partisans du régime en place. Et comme cela les choses apparaîtraient plus clairement. Autrement, il faudra réinventer la société civile, la vraie, en composant avec d’autres acteurs. Car, ceux qui l’ont incarnée jusque là sont en train de perdre toute crédibilité aux yeux des Béninois. Alain C. Assogba |
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