Nouvelle menace d’invalidation du bureau de la Cena :
Écrit par La Nouvelle Tribune du 07/02/2008
Forces et faiblesses de
l’argumentaire d’un recours (Que veut la mouvance et Chabi Sika ?)
Le
député de Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Karim Chabi Sika
serait de nouveau devant la chambre administrative de la Cour suprême avec un recours en invalidation du nouveau bureau de la Commission électorale nationale autonome (Cena) sous le boubou. Sa démarche sans doute fondée sur des dispositions de lois de la République suscite tout de même des interrogations sur l’intention réelle de la mouvance présidentielle.
Beaucoup commence par se demander les réelles intentions de la mouvance présidentielle au sujet de la composition du bureau de la Commission
électorale nationale autonome (Cena) chargée de la préparation et de
l’organisation des prochaines élections communales et municipales.
Certains citoyens en sont devenus d’autant préoccupés qu’il est annoncé
depuis deux jours maintenant une nouvelle saisine de la Cour suprême aux fins d’invalider une deuxième fois le bureau de la Cena. Ce second
recours en invalidation serait introduit par le député Karim Chabi Sika
des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) à la suite de la
reprise de l’élection samedi dernier du bureau de l’organe dit pourtant
autonome. Dans ce second recours, le requérrant demanderait à la
chambre administrative de la Cour suprême de partir d’une décision antérieure de la Cour constitutionnelle pour rappeler aux membres de la Cena
qu’au terme de leur règlement intérieur, la composition du bureau doit
refléter la configuration politique de leur organe. Ainsi, le
requérrant réclamerait l’entrée dans le bureau de l’un au moins des
deux représentants du chef de l’Etat, l’Assemblée nationale et la
société civile étant déjà largement représentées dans le présent bureau
dirigé par Pascal Todjinou. C’est en effet vrai que le règlement
intérieur de la Cena dispose en son article ……………..C’est peut-être vrai aussi que la Cour constitutionnelle dans l’une de ses précédentes délibérations a dû demander que le consensus autour de l’élection du bureau de la Cena prenne en compte la représentation de chacun des trois pôles de provenance de ses membres. Mais une telle indication de la Haute juridiction quoi qu’elle permet de rendre plus rationnelle l’ambition de l’une quelconque des composantes
de rafler tous les postes disponibles contredit en partie les
recommandations de la même juridiction sur les principes d’impartialité
et de non allégeance des membres de la Cena
dès lors qu’ils ont prêté serment. Ils ne devraient donc plus garder
aucun lien avec les différents milieux qui les ont désignés. Ces
principes sont d’ailleurs si chers à la Cour
constitutionnelle et à sa présidente, Mme Conceptia Ouinsou qu’elle y a
souvent consacré du temps chaque fois qu’elle préside une cérémonie de
prestation de serment des membres de la Cena.
Pris au piège !
Les membres de la Cena représentant le chef de l’Etat et les groupes parlementaires de
la mouvance risquent d’être pris à leur propre à travers l’instruction
de ce deuxième recours. Car primo, l’un d’entre eux, Symphorien Codjo
Atchodé semble désormais disposé à les contredire sur la régularité de
la cause objet du recours. L’intéressé a d’ailleurs fait son entrée
dans le bureau de Pascal Todjinou à la faveur de la reprise de
l’élection suite à la décision de la Cour
suprême relative au premier recours dont il était solidaire. Secondo,
le procès verbal de cette deuxième élection et tout autre membre de la Cena ayant participé au vote du samedi dernier pourraient faire le témoignage devant la Cour
suprême de ce que les représentants du chef de l’Etat notamment un ont
eu la possibilité d’être élu dans le bureau mais qu’ils ont dû décliner
l’offre compte tenu de leur ambition personnelle pour un poste autre
que celui que leur proposait le consensus obtenu.
Ludovic D. Guédénon