"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

La vie chère…

Rédigé le 12 novembre 2007 par Arimi COUBADE

 

Vilaine rumeur d’opposants en manque d’originalité ou tentative destinée à brocarder les actions du presque parfait docteur Yayi Boni ? On nage là dans la haute finance et n’importe qui ne peut se hasarder à émettre des apostolats définitifs. Il fallait se mettre hors d’atteinte de l’émotif général résultant de la valse des prix sur les marchés du pays. C’est pour cela que je me suis permis de commercer avec un spécialiste en la matière dont voici quelques extraits (discutables).

Comme tout bon technicien, il a choisi de faire une lecture séparée du phénomène, en externe d’une part et en interne d’autre part. L’actualité internationale charrie tous les jours des difficultés de gouvernements face à la flambée des prix. Des remous qui ont tourné à la crise politique en Mauritanie avec mort d’homme à la suite d’une manifestation de rue. Le Sénégal a pu éviter de justesse une crise sociale après une pirouette par rapport à un train de mesures aussi impopulaires que démagogiques.

Le gouvernement du Bénin ne dispose d’aucun moyen d’infléchir les cours sur le marché international. Même pas vis-à-vis de son propre produit d’exportation, le coton. Ce n’est donc pas sur le blé de la Russie ou de l’Inde qu’il sortirait un veto imaginaire. La saga de prix sur les petites baguettes blondes est pratiquement ‘inarrêtable’. Idem à propos du fer à béton, du ciment, de la quincaillerie, des conserves et autres produits manufacturés – dans un pays qui importe jusqu’aux aiguilles de couture. L’analyse à l’interne de notre ami présente quand même un sérieux intérêt (avis personnel). Il ne voit qu’une seule cause : le transport. Selon lui donc, le pays n’a pas pu tirer un réel profit des efforts fournis dans le domaine des hydrocarbures par le gouvernement. Certes le « kpayo » règne toujours en maître dans les rues. Mais les pénuries ont quasiment disparu des stations-service.

Par contre, le gel de la plupart des programmes d’investissements publics notamment en ce qui concerne la desserte des pistes rurales s’est révélé un redoutable piège à cultivateurs. Impossible d’accéder aux tomates et autres agrumes du Mono-Couffo, aux céréales de la Vallée de l’Ouémé, aux tubercules du Zou-Collines. L’accès aux régions de Zé, de Tori et Zinvié situées pourtant à quelques encablures de l’agglomération Cotonou – Abomey-Calavi n’en demeure pas moins un véritable calvaire. Les moteurs les plus résistants rendent l’âme dès qu’ils sont lancés à l’assaut des pistes en état de dégradation avancée. C’est beaucoup pour un pays aux capacités très limitées.

Faute d’entretien et de travaux confortatifs des localités particulièrement vulnérables ont vu la plupart de leurs pistes cédées face aux pluies diluviennes de cette année. Les premières récoltes n’ont pas été évacuées avant que les dernières précipitations n’arrivent, emportant tout sur leur passage. Imaginez des communes entières – Lalo, Klouékanmè, Toviklin – isolées du reste du pays. Les petites commerçantes sont donc réduites à la spéculation, du fait de cette rareté conjoncturelle.

Je rappelle qu’il s’agit-là des fruits d’une réflexion off record de quelqu’un à qui j’ai la faiblesse de faire confiance. Vu l’ambiance délétère, de suspicion et de délation qui prévaut dans certaines officines ces derniers temps, il parait inutile de fabriquer une nouvelle cible de la vindicte médiatique.

A la limite, une photographie sur le vif, et non un jugement.



19/11/2007
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