Le Cotonou Emergent
Cotonou de Aïvo,
Cotonou de Yayi
lundi 2 juin 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 02 juin 2008
Kpankpan, Adjégounlè, Vossa, Akpakpa Dodomey pour
le premier, aéroport, abords de la présidence et des ministères, plages
désertes, zone des hôtels de luxe pour le second. En somme, le Cotonou des
riches jouisseurs et celui des pauvres exclus du festin. Une caricature
estampillée Joel Aïvo, directeur de cabinet du président du Prd, visiblement
excédé par les gesticulations autour d’un Cotonou qui serait en chantier. La
tirade a le mérite de circonscrire l’emblavure réelle des travaux en cours. On
peut admirer l’abysse entre la masse de milliards engloutis sur les plages
désertes et les quelques camions de sables péniblement déversés sur les voies
boueuses des dortoirs remplis à bâbord comme Vossa ou Ladji.
Les émergents ont clairement fait l’option
d’offrir des espaces de jouissance appropriés à quelques dizaines de
privilégiés au détriment des centaines de milliers contraints de jouer aux
vénitiens de circonstance après la moindre précipitation. Les habitués de Canal
3 auraient certainement relevé le discours totalement déphasé de Romain
Houéhou, sur le plateau au sujet des mêmes travaux. Aucune souffrance des
populations n’est trop grande si ne ce n’est que pour embellir la ville, selon
lui, avec un narcissisme caractéristique de tout bon rentier dévoué. On peut
bien épiloguer sur la fonctionnalité du troisième pont, du Palais des congrès,
du Centre international des conférences, du boulevard des armées à comparer à
des villas que la grande majorité des Cotonois ne verra jamais ne serait-ce de
loin, même pas en photo.
Aïvo a rappelé à juste titre le processus de
reconstruction nationale entrepris depuis la conférence nationale des forces
vives de 1990 en faisant remarquer une permanence de travaux dans Cotonou
depuis lors. Et puis avant
« Cotonou en chantier » sous l’ère du
changement n’a pas échappé au nombrilisme ambiant qui fait que tout doit partir
du chef vers le chef. Ce qui donne l’impression que tout tourne autour de
Cadjèhoun où réside le chef de l’Etat et la présidence de
Contraste net entre Soglo qui a consacré ses
fameux premiers pavés à Jonquet. Sans oublier Kérékou qui a laissé les filaos
en l’état où il l’a trouvé plusieurs décennies avant.
A chacun son ordonnancement vis-à-vis de la
charité et du sacerdoce.
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