Le Dieu de Cakpo
Chronique de Sulplice Oscar GBAGUIDI
30 janvier 2008
"Même Dieu ne peut pas faire mieux... Il est mieux que Dieu lui-même" déclare pompeusement l'ancien député Robert Cakpo qui élève Boni Yayi au rang du divin. Dans ces envolées drôlement absurdes le fanfaron minimise la force de la prière puisque dit-il " si on fait la prière, il faut attendre quelques heures." Ainsi, Boni Yayi est plus que déifié. Voilà donc un Dieu vivant à
Le puérilisme est un mal qui s'est abattu sur les partisans zélés du chef de l'Etat. L'ancien député ne s'est pas embarrassé de scrupule pour couvrir Boni Yayi d'éloges insensés comme les cantiques consacrés à Dionysos. Comparer Boni Yayi à Dieu était déjà une aberration. Dire qu'il est mieux que Dieu lui-même, relève d'une pure folie des passions. Robert Cakpo vient simplement d'offenser Dieu et ce blasphème, délibérément injecté pour plaire au président de la république est inopportun. Comment un homme peut-il en arriver à de telles énormités ? L'ancien député a sans doute offusqué la mouvance religieuse proche du chef de l'Etat. ''As-tu vu un homme pressé de parler ? Il y a plus à espérer d'un sot que de lui'' disent les Saintes Ecritures. Et l'écrivain mystique allemand Thomas Kempis renchérit sagement en indiquant qu' " il est aisé de ne point dire un mot que de dire plus de mots qu'il ne convient". Malheureusement, la nature abrite encore des gens qui commencent par parler avant de trouver quelque chose à dire. Mais à force de dégoiser dans un esprit illogique, des démagogues finissent par s'offrir en spectacle.
Mais Boni Yayi a-t-il vraiment besoin de la parade des mouches du coche pour gouverner ? Robert Cakpo a fait preuve d'une incroyable bassesse et ses déclarations sont si dangereuses qu'il ferait mieux de vite se confesser à Dieu en vue d'espérer la rédemption. " Dieu, dit-on, ne veut pas la mort du pécheur". Le chef de l'Etat, lui-même chrétien fervent, ne saurait accepter cette déviance verbale qui conteste la notoriété du Dieu tout puissant, créateur du ciel et de la terre. S'il est vrai que l'humanité pécheresse ne cesse incongrûment de transgresser la loi divine, la glissade infamante de l'ancien député sonne comme une plaisanterie de mauvais goût et une manifestation de l'athéisme. Il va falloir que le chef de l'Etat, dont on connaît le respect et la crainte de Dieu, éloigne de son pouvoir, les transfuges mal éclairés et aveuglés par la fascination du pouvoir. La politique ne devrait pas autoriser des propos délirants et bêtifiants car en mettant le président Boni Yayi sur le piédestal divin, Robert Cakpo fait visiblement diversion. Sa démarche vise à flatter le chef de l'Etat pour l'aspirer. La stratégie est connue de tous. Elle est la chose la mieux partagée dans le monde des aventuriers politiques. On peut se faire grenouille et coasser ou éléphant et barrir ou même renard et glapir. L'essentiel est de vénérer le chef de l'Etat et vivre sous son parapluie. Des loups vêtus de peau d'agneau gravitent autour du chef de l'Etat et se bousculent. Mais Robert Cakpo devrait éviter d'offrir cette dangereuse faribole qui met à nu ses agitations. Boni Yayi n'est pas Dieu et ne saurait l'être. Le régime du changement ne saurait semer le culte de la personnalité et la quête de l'émergence ne peut s'accommoder de propos vils et de blasphèmes érigés en instrument de combat politique. Et si Robert Cakpo avait fait des déclarations contraires à son intime conviction ? Boni Yayi doit se méfier de ces fans politiques qui poussent comme des champignons et qui l'adulent et l'adorent dans une hypocrisie nocive.
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