Le port sec sans
le port humide
jeudi 28 février 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 29 février 2008
Parakou serait devenu le nouveau pôle de
développement de l’Afrique de l’Ouest, le temps d’un week-end, en deux
représentations burlesques : une pose de première pierre d’un aéroport
international et une remise de site d’un port sec. De ce fameux port sec, seul
l’ancien maire de la ville, Rachidi Gbadamassi en a une lecture moins
idyllique. Le fou qui ose gâcher une des distractions favorites du
docteur-président. Les sujets du chef ne décolèrent d’ailleurs plus de cette
audace, multipliant les insultes qui volent de plus en plus bas.
Laissons l’opportunité, la faisabilité et la
rentabilité de ces projets à l’appréciation des spécialistes. Néanmoins,
personne ne peut contester à Gbadamassi une certaine maîtrise des ces dossiers
en l’occurrence celui du port sec. Le projet de port sec de Parakou se veut un
appendice du port humide de Cotonou. Et pourtant, en dehors de Gbadamassi, la
cérémonie présidentielle de remise de site a connu une autre défection de
marque celle du Dg/port de Cotonou, Jérôme Dandjinou, retenu pour cause
d’investiture des Xwla et les Sèto pour les prochaines municipales. Une
confirmation, si besoin en était, qu’aussi bien le jamboree du stade de l’amitié
que celui de Parakou procèdent de manœuvres à la gloire de Fcbe.
Le sujet faisait partie intégrante de
l’arsenal de propagande de l’ancien maire de Parakou pendant qu’il gérait le
conseil municipal. Les partisans du « Bénin du futur » s’en faisaient
des gorges chaudes avant leur reconversion au « Bénin émergent ». Ce
fut leur joker de luxe destiné à faire pâlir l’opposant irréductible d’alors,
Nicéphore Soglo sur le terrain de la décentralisation – un Parakou de l’Ubf qui
monte face à un Cotonou Rb empêtré dans la bataille de Dantokpa. Le dossier est
donc loin d’être vierge. De nombreux investisseurs se sont succédés sur
recommandation du régime d’alors.
De cet épisode, on retient, qu’un port sec ou
humide est tout sauf un enclos suréquipé de gadgets. Il s’agit avant tout d’une
porte sur le monde. Ce qui suppose une large ouverture. Un aspect de flux et de
reflux sur lequel s’est buté la plupart des appelés au chevet de ce projet de
port sec. Seul le rail peut permettre de traduire cette idée de prolongement du
quai de Cotonou. L’option des camions est proprement inopérante. Aucun
opérateur sérieux ne saurait s’accommoder d’une duplication de la pagaille
autour des gros porteurs sur Parakou. Le procédé retenu devrait consister en
une réhabilitation du réseau routier afin de désengorger le port de Cotonou
vers les ports secs.
On ne comprend finalement pas l’engouement
subi du pouvoir autour du projet de Parakou alors que les agents de la société
ferroviaire traînent 6 mois d’arriérés de salaires ; le seul train
disponible ne franchit presque plus la lisière des
La présidence de
Les pitreries d’un préfet n’y peuvent rien.
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