Le Maire met le ministre à sa place
Secousses d'Abomey
La scène que la télévision a rapporté depuis Abomey, d'un ministre assis tout petit à côté d'un maire emporté qui n'en pouvait plus de contenir sa colère, est si étonnante qu'on ne l'aurait pas souhaitée vraie. On n'en croit ni ses oreilles ni ses yeux de voir monsieur le maire exposer ainsi trois frustrations principales. Premièrement, monsieur le ministre conduit deux fois successivement la même mission de
Or, cette scène, avec les camps en face revendiquant chacun l'exploit d'avoir chassé l'autre, apparaît comme une nouvelle série de secousses dans une ville qui ne demande qu'à s'en passer. Il n'y a pas longtemps, deux rois frères ont osé ensemble une marche inédite de soutien politique, qui a laissé plus d'un pantois. Peu après, leurs sempiternels conflits ont pris une nouvelle tournure quand de leurs représentants en sont venus aux mains. Et de plus, l'effort de réconciliation offert par le président Boni Yayi en recevant les deux rois dans son Tchaourou natal est diversement interprété. Il y a dans tout ceci un empiètement irritant entre systèmes sociaux, régimes d'autorité, tensions historiques et nouveaux calculs d'intérêts. Autant d'irritations et de secousses passées et couvées dont Abomey n'a guère l'apanage. Nous avons grand intérêt à les observer et à les prévenir partout où elles sont perceptibles ou prévisibles. Les échéances électorales locales qui peinent à s'organiser avec ces multiples foyers de tensions inévitables, rendent cela un urgent devoir de tous.
Abbé André S. Quenum
Bimensuel Catholique de Doctrine et d'Information
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