L'illusion a vécu
Le changement se dégonfle
lundi 14 juillet 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 14 juillet 2008
Après ce coup-ci, le « changement »
aurait fait pschitt ! Le coup du forum économique à l’image de la
conférence économique nationale de 1996. Adieu cette suffisance d’avril 2006
d’experts en techniques de gouvernance, enthousiastes, volontaires, esquissant
les contours d’une émergence radieuse. Une armée de blancs becs débarquant à
Le « gouverner autrement » qui a bouté
Soglo hors du pouvoir avait eu le triomphe modeste en recourant immédiatement à
la conférence économique nationale quelques mois seulement après avoir pris
possession de la barque. Conscient que succéder à Hercule est tout sauf une
partie de plaisir. Des précautions qui n’ont pas évité de plomber durablement
une croissance économique en pleine embellie et de mettre les réserves du
trésor public à sec. Yayi Boni n’aurait retrouvé que 200 millions à sa prise de
fonction. Ce que seul Barthélemy Kassa a osé réfuter avant de se reconvertir
fort opportunément, en moins d’un an, en inconditionnel du
« caurisme ». Ce qui lui a valu une cooptation pour
Place au forum sur la cherté de la vie en lieu et
place d’une conférence économique. Histoire de conserver un brin d’amour
propre. On se souvient du piteux ravalement des certitudes au sujet de la
suppression du ministère du Plan. Un département réinstallé au bout d’un an
d’errance alors qu’on le jugeait inutile, inadapté, obsolète caractéristique
des régimes dirigistes de planification digne du bolchevisme. Pourtant c’est
dans un gouvernement de Yayi Boni et non de Staline qu’officie un ministre du
Plan érigé en ministre d’Etat, exactement comme le faisait le Général-Caméléon.
Qu’est-ce qui a alors changé ?
Les nouveaux princes ont néanmoins le mérite
d’avoir mis un terme à la bouffonnerie d’Etat avec aux commandes un Général
débonnaire au discours inaudible qui emprunte plus à Jean Miché Kankan qu’à
Martin Luther King. Du balai ! Les jouisseurs sont là. Le budget de
fonctionnement de l’Etat enchaîne records sur records. Une centaine de
milliards de voyage présidentiel en 8 mois, une pléthore de Conseillers
techniques à la présidence de
L’inspiration est en panne. Visiblement, la boite
à idée du changement commence à sonner creux. La présidence donne des signes
d’un grand tam-tam faiseur de vacarme. Le profil des invités, l’opportunisme
(pour ne pas dire improvisation) de l’organisation, l’absence de travaux
préparatoires traduisent le désir de camouflage. La boussole ayant montré les
limites de sa fiabilité, il ne reste que le recours à un des grands classiques
de l’émergence, le populisme.
L’illusion a vécu !
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1364 autres membres