"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Rendre dynamique la vie politique

Chronique  pubiée par Sulplice Oscar  GBAGUIDI

 

La démocratie béninoise a la réputation d’être une machine à fabriquer des partis politiques. Ils poussent comme des champignons et le compteur au ministère de l’intérieur affiche une quarantaine de partis officiellement reconnus. Mais sur le terrain, une multitude de politiciens aux commandes de mouvements officieux s’illustrent dans des shows médiatiques ou de meetings dans nos villes et campagnes. Le phénomène du déferlement des propagandistes est beaucoup plus visible à l’approche des échéances électorales. Revenons à la vaste pitrerie et à la fuite de responsabilité des partis régulièrement enregistrés.

C’est un principe constitutionnel que les partis politiques ont pour rôle l’animation de la vie politique. Mais, la démocratie béninoise semble s’accommoder à la démission de politicailles qui brillent par leur absence dans les débats sur les grands dossiers de la nation. Si certains se manifestent maladroitement et de manière sporadique, d’autres se muent dans un silence qui s’éternise. En panne d’arguments et d’initiatives, des politiciens fantômes ont fini par se rendre compte qu’on ne défie pas l’évidence. L’entreprise de la politique a bien été pour certains aventuriers un calvaire puisqu’ils peinent à rallier les masses à leur cause encore mal conçue.

Dans un pays où les prébendiers ne tarissent pas d’imagination pour s’offrir la ration de la facilité, le recours au parti pour se mettre en vedette est une pratique courante. Les questions idéologiques qui justifient la naissance de formation politique sont bafouées. La fascination aveugle pour d’hypothétique gloire et la politique du ventre ont galvaudé la notion de parti.

Il n’est pas rare que des aventuriers consomment amèrement les désillusions après la répétition des échecs et les salves de tribulations déversées par l’improvisation. Devant le spectacle de la masse des partis, seuls ceux qui sont représentés à l’Assemblée nationale animent la vie politique. Seulement, le constat général est que hors du palais des gouvernements, les ardeurs semblent s’émousser. Et pourtant, des exemples de démocratie vivante ne manquent pas. Des cas abondent. La classe politique sénégalaise est tout en mouvement avec des partis comme le Parti socialiste (Ps) de Ousmane Tamor Dieng, le Parti démocratique sénégalais (Pds) du président Wade, l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) de Djibo Kâ ou encore le Parti africain pour la démocratie (Pads) de Landing Savané. Le multipartisme instauré au Sénégal depuis 1974 et pleinement entré dans les mœurs en 1981 a dynamisé la démocratie.

L’expérience démocratique développée au Bénin depuis 1990 a besoin de partis politiques sérieux et fertiles en idées pour se consolider. La charte des partis politiques n’a-t-elle pas assigné à ces formations politiques le rôle de promouvoir la démocratie ? Pourquoi n’est-elle pas promulguer alors ?



04/09/2007
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