Les députés en grève ilimitée :
L'Assemblée nationale complètement paralysée
In le Matinal-13 juin 2008
Les députés à l'Assemblée Nationale de la cinquième législature, ont entamé, à partir d'hier jeudi 12 juin 2008, une grève illimitée. Toutes tendances confondues, ils subordonnent désormais la reprise des travaux au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo à trois conditions importantes et non négociables paralysant de la République, sont ainsi le fonctionnement de cette importante institution.
La tension était encore montée d'un cran, hier, à l'hémicycle et la plénière convoquée pour la journée a été reportée sine die. En clair la reprise des activités au parlement a été conditionnée à trois préalables non négociables. Alors que c'est l'organisation et le succès du sommet de la Cen-Sad qui préoccupent pour l'instant le président Yayi Boni et les membres de son gouvernement, les députés exigent :
la présence effective du ministre de la décentralisation et des collectivités locales, de son collègue de l'intérieur et de celui de l'environnement devant la représentation nationale avant de poursuivre les travaux en plénière. Quelqu'un annonce même que la mesure décrétée hier, frappe aussi tous les travaux en commission et les autres rencontres structurelles. Les deux premiers ministres cités sont invités pour répondre aux questions liées à l'interdiction, par des arrêtés préfectoraux, d'installer certains conseils municipaux et communaux. Le ministre de l'environnement et de la protection de la nature devra se présenter, si le gouvernement tient à la ratification de ses textes, pour faire le point de l'usage qui a été fait des fonds relatifs à l'autorisation de ratification d'accord de crédit déjà voté à l'Assemblée Nationale. La troisième exigence de la représentation nationale, avant tout débat en plénière, concerne l'effectivité de l'installation de tous les maires et de leurs adjoints dans leurs fonctions respectives.
C'est le Secrétaire général de la Renaissance du Bénin (Rb), le député Georges Baba, qui a fait la proposition à ses collègues. Une proposition reprise en chœur par tous les autres députés, toutes tendances confondues. Les députés de la liste Force Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) Sam Séïdou Adambi et Djibril Mama Débourou qui ont été suffisamment sensibles à la requête de leur collègue Rb, n'ont pas hésité à entériner le rapport de la plénière jusqu'à la date où le gouvernement sera disposé à se conformer aux exigences actuelles de la représentation nationale. Et le président de l'Assemblée Nationale Mathurin Nago, dépassé par l'allure que prenaient déjà les discussions, a dû s'aligner rapidement sur la volonté de la plénière en levant simplement et sans autre commentaire la séance.
Le parlement une fois encore bloquée
L'Assemblée Nationale est, une fois de plus, bloquée et il est difficile d'indiquer la date de la prochaine rencontre au regard de l'ampleur de la crise. Ainsi, la désignation des représentants de l'Assemblée Nationale dans les parlements régionaux qui accuse déjà plus d'un an de retard qui est prévue pour ce jour vendredi 13 juin 2008 est renvoyée aux calendes grec. Idem pour celle de la Haute Cour de Justice pour laquelle on parle déjà de vacance de pouvoir. La présidente étant, depuis quelques jours, dans l'incapacité de prendre des actes pour engager l'institution. Le programme de ce jour, vendredi 13 juin 2008, pour adopter ou rejeter le rapport de la commission des lois, de l'administration et des droits de l'homme sur le projet de destitution du président Mathurin Nago a été également ajourné par la même occasion. Mais le plus important reste la pléthore des dossiers du gouvernement qui poirotent dans les tiroirs de la direction des services législatifs (Dsl). Il est question de plusieurs décrets, de nombreuses demandes d'autorisation d'accord de crédits et de prêts, du code de procédure pénale, du code pénal et du code de procédure civile, commerciale, sociale et administrative que les partenaires attendent pour au plus tard fin septembre 2008 dans le cadre du Millénium Challenge Account (Mca) pour ne pas refuser d'allouer 170 milliards au pays et de bien d'autres dossiers très importants qui vont souffrir pendant des jours encore alors que le rythme de travail à l'Assemblée Nationale de la cinquième législature était déjà plutôt très lent. Dans tous les cas, les députés viennent de perdre deux mois dans les trois que dure la session en cours. Et on s'achemine, avec la situation qui prévaut actuellement, vers la fin de la session sans qu'aucun dossier nait été vraiment étudié.
Jean-Christophe HoungboA découvrir aussi
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