Les généraux oligarques
1er octobre, par Arimi CHOUBADE
Des centaines
de milliards qui se baladent dans les casernes. Pour la noble cause
certainement : construction d’écoles. Dans un pays aussi gangrené par la
corruption, il y a rien de mieux qu’une vertueuse armée pour ériger le cadre
dans lequel on forme les futurs bâtisseurs du Bénin émergent. La croisade de
prérentrée de certains ministres ont permis de lever un coin de voile sur
l’immensité des sommes dont dispose le génie militaire pour la circonstance. En
gré à gré.
Normal
qu’un corps de métier au service de
Ce
n’est pas à des croyants comme ceux qui occupent actuellement le palais de la
marina qu’on peut enseigner que l’argent, beaucoup d’argent induit la
tentation. Si la vertu supposée de la troupe est si avérée il convient alors de
la préserver. Au lieu de l’inonder de gré à gré d’une envergure aussi
colossale. Surtout lorsqu’on connaît les usages fondés sur le secret absolu au
sein des garnisons. Les procédures de décaissements n’obéissent pas aux mêmes
principes de gestion et de contrôle que les autres services administratifs
publics. La vie publique nationale a été régulièrement traversée par des
histoires de primes jamais versées aux soldats alors qu’elles ont été
réglementairement mises à disposition des hauts gradés.
Au bout
de l’opération de construction d’école, qui peut garantir que les camions de
sable, de ciment, de fer à béton, de peinture, de divers matériaux de
construction auraient tous atterri à la bonne destination ? Ce n’est pas
exclu que dans la centaine de milliards, quelques uns ne prennent la direction
de paradis fiscaux. Au même moment où une nouvelle sésame s’annonce sous peu à
travers le démarrage du fameux service militaire : 7 milliards en un an.
Sous la houlette plus ou moins directe des généraux. Les événements en Guinée
Conakry au début de l’année 2007 sont révélateurs de l’état d’âme des généraux
pleins aux as. Les spécialistes de la gâchette facile s’activent plus à assurer
leurs propres arrières de bourgeois qu’à protéger véritablement un régime.
Le
fait d’envoyer ce pactole au génie militaire met d’office en oisiveté les
cabinets privés de construction. Un important marché leur échappe alors que eux
ne peuvent échapper à la pression fiscale, aux charges salariales, aux aléas
d’une économie au ralenti. On perd également de vue l’impact sur l’image du
génie militaire dans la tête des petits écoliers et élèves lorsque, une fois
livrés, les bâtiments révèleraient de grotesques imperfections. Ceux qui ne
lisent pas les chroniques avec des lorgnons déformants savent bien que quelque
chose ne tourne pas rond dans ce processus d’embourgeoisement de l’armée.
Même
s’ils feignent de s’en accommoder.
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