LETTRE OUVERTE AU PEUPLE BENINOIS
Béninoises, Béninois,
Une des conquêtes fondamentales de la démocratie politique a été, comme vous le savez, le suffrage universel. Et comme dit un adage «celui qui ne sait pas défendre les vieilles conquêtes n'en fera jamais de nouvelles.»
Dans sa décision du 14 /01/08,
L'obéissance des intéressés et surtout la promptitude avec laquelle ils ce sont exécuté – docilement soumis aux injonctions de
Quoi comprendre alors de cette anarchie spontanée, cette vacance d'audition et des débats, de nos honorables députés, ainsi que, de la valse d'hésitation des autres institutions ?
Que penser encore de l'intransigeance de la mouvance présidentielle fermement accroché aux sacro-saints principes élémentaires démocratiques qui offrent la part du lion au courant majoritaire au point de ne rien concéder pour équilibrer les débats?
Et l'enjeu repose t-il réellement sur le contrôle de
Tout cela est moins sûr ! Les ambitions claniques sont au paroxysme de la démesure, et le désir de trouver son salut quoiqu'il en coûte est trop ancré dans les esprits au point de faire peser les menaces les plus graves sur la stabilité des institutions de notre pays, au point d'exacerber l'angoisse des populations.
C'est à une extrême prudence et à l'action incessante et toujours éveillée des populations - véritables détenteurs des suffrages - à travers l'alliance populaire dite « Creuset des Populations pour une Démocratie Politique Apaisée » (CD-DPA), que nous devons recourir pour répondre sur le terrain aux « non-dits » et aux « sous-entendus » d'un tel enjeu afin d'en éviter les conséquences épouvantables et inhumaines pour notre pays et nos populations.
Et justement, c'est après la publication par l'hebdomadaire la croix du bénin – le numéro 926 de son édition du 18 janvier 2008 – de la chronique : Briser la dynamique de paralysie de notre pays dont je suis l'auteur, que les voix ont commencé par s'élever pour éviter que la fatalité d'un déchirement, d'un déferlement sans précédent de violence électorale ne s'abatte sur notre pays, comme ce fut le cas hier au Togo - en 2005 - et comme c'est l'illustration au Kenya actuellement avec déjà près d'un millier de morts au compteur, et tout un pays en cours de dévastation, à cause évidemment des contestations de résultats électoraux.
La mobilisation à laquelle nous appelons – et qui se voudrait être une prise de conscience collective - doit vite devenir un véritable creuset de toutes les populations de bonne volonté ayant foi à l'existence d'une voie alternative et consensuelle pour garantir une meilleure préparation et la transparence des opérations de vote lors des élections locales.
Donc, dissiper légitimement l'inquiétude des députés frondeurs ainsi que celle de leur base - fortement et régulièrement en déséquilibre, voire exclure par endroit - au sein des organes en charge d'organiser et de superviser le processus électoral, et garantir la transparence du scrutin pour toutes les parties prenantes, serait la clé de voûte de la réussite du processus électoral.
La mission du CP-DPA est donc de créer un cadre de dialogue, de propositions et de partenariat actif favorisant la bonne organisation et la supervision des opérations de vote, sans esprit partisan, sur la base de l'équation « ni vainqueur ni vaincu ». Avec une brigade autonome accréditée – composée d'hommes et de femmes apolitiques -, ce qui aiderait à franchir le pallier des velléités et atténuer les accusations de fraudes des uns et des autres, et, à rehausser de façon remarquable l'image de notre démocratie, réputée pour parer au plus pressé - à cause de notre manie à tout organiser à la dernière minute - en violation permanente des textes de loi en vigueur.
Je sais l'éloignement et la défiance de beaucoup d'entre nous à l'égard de la politique. Mais il faut prendre – au moment où des élections locales majeures se préparent – la mesure de l'enjeu, compte tenu des menaces que font peser certains esprits partisans sur la stabilité de nos institutions, l'unité nationale et la cohésion nationale.
La rancune – d'un passé encore présent dans les mémoires et les règlements de comptes - ne pourra que nourrir la détresse de
Alors, nous devons nous rassembler à travers ce creuset de citoyens, vrais détenteurs du suffrage universel afin de rappeler à la classe politique cette formule de Sieyès (janvier 1789), dans son fameux Qu'est-ce que le Tiers Etat ? Il écrit :
« De quelque manière qu'ils soient députés, qu'ils s'assemblent et qu'ils délibèrent, pourvu qu'on ne puisse pas ignorer (et comment la nation, qui les commet, l'ignorerait-elle ?) Qu'ils agissent en vertu d'une commission extraordinaire du peuple, leur volonté commune vaudra celle de la nation elle-même. »
Il ne faut pas attendre que l'exaspération, l'angoisse et la haine - qui couvent – gagnent tout le pays, le précipite dans l'abîme, et le porte - à un moment - à la face du monde comme un contre modèle de démocratie, avant de commencer à chercher des solutions. C'est maintenant que nous devons être utiles", nous montrer combatifs pour rivaliser d'imagination et d'action face à une classe politique dont les bégaiements vont nous conduire droit dans le mur de l'affrontement, de la division, qui va aggraver les difficultés et les déficits" déjà énormes.
Le Creuset des Populations pour une Démocratie Politique Apaisée doit être un rempart contre la politique de l'autruche, la désagrégation institutionnelle et les calculs politiciens de l'ensemble de la classe politique – sans droit d'inventaire aucun.
Je terminerai par cette phrase extraite du discours du Professeur Albert TEVOEDJRE – rapporteur général de
« L'autorité se fonde sur la raison – si tu commandes à ton peuple d'aller se jeter à la mer, il fera
Que règne la paix !
Vive le peuple béninois !
Vive le Bénin !
Fait, le 22 janvier 2008
Le Président du Bureau Exécutif Provisoire :
Guillaume ADOUVI
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