Encore l'Assemblée
Le problème Nago…
lundi 26 mai 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 26 mai 2008
Perchoir recherche désespérément soutien au sein
de l’hémicycle. Légitimité contestée, administration paralysée, bureau divisé,
majorité absolue en rogne quasi violente contre le président à travers un vote
de défiance. Si la démocratie avait encore un sens chez les émergents, Mathurin
Nago aurait déjà tiré toutes les conclusions du rejet de son rapport
d’activités au titre de sa première année d’exercice. Un jet d’éponge pur et
simple dans la tradition des grands compétiteurs qui savent reconnaître une
défaite. Mais, le changement a généré une race d’accrocs du pouvoir que le
Bénin n’avait jamais connu auparavant.
L’homme Nago n’est pas en cause. Il conserve son
patronyme, ses diplômes d’universitaires, son magistère auprès de ses
étudiants, ses génuflexions vis-à-vis du docteur-président. Sauf que la
majorité des députés le jugent inaptes à continuer à conduire les destinés de
leur institution. Le perchoir ne tient désormais qu’à quelques absurdités
constitutionnelles qui permettent à un rejeté de s’arc-bouter à une minorité de
blocage pour espérer garder ses privilèges de président d’institution :
véhicule de fonction, préséance protocolaire, frais de mission, avantages et
privilèges.
Tout Béninois doté de capacité d’introspection
est conscient qu’il y a longtemps que le mandat de Nago à la tête de
l’Assemblée nationale a pris fin dans les faits. Il doit habileté de ses
instincts de ne pas encore été mis au tapis, au moins une fois, par un de ses
collègues en furie. On ne compte plus les Unes de journaux qui relatent
quotidiennement des « coups de poings manqués » à l’hémicycle. La
crise va au-delà d’un simple « hémicyclone », terme inventé par
Kérékou pour qualifier un renversement de majorité spectaculaire.
Un Nago au perchoir pour les 3 années à venir
équivaut à un parlement sans âme et sans perspective. L’aplatissement vis-à-vis
du pouvoir exécutif a atteint des sommets inégalés. Obstruction systématique
aux questions parlementaires sur la gestion de Yayi, désignation des membres de
la prochaine Cour constitutionnelle sur injonction de la marina, blocage du
renouvellement des membres de
La quintessence du débat actuel est loin d’être
lié aux sentiments que l’on éprouve envers un homme – de toutes les façons,
l’Assemblée nationale n’est pas une agence matrimoniale. La question se pose de
savoir quel parlement pour le Bénin ? Une instance au sein de laquelle
règne la sérénité et la paix ou une foire d’empoignes ? Et où le bureau ne
tient qu’à l’épilogue douloureux d’une élection du bureau à coup de
procurations, de marchandage, de chantage et de compromissions de toute sorte.
Après ce qui s’est passé en 2007 lors de
l’élection de Nago et de son équipe, on devrait logiquement s’attendre au
retour à la normal un jour, d’une manière ou d’une autre. Personne ne pouvait
imaginer que la contestation recevrait un coup du sort fondé sur le nanisme de
l’occupant du perchoir. Un fauteuil qui ne correspond visiblement pas aux
mensurations réelles de Nago qui a disparu derrière le pupitre dès qu’il s’est
assis. Il ne survit que grâce à la connexion entre son portable et le bureau du
président de
A espérer pour lui que cela ne soit trop tard.
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