"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Lutte contre la corruption et l’impunité au Bénin

11-07-2008- In lanouvelletribune.info
ImageBoni Yayi pris aux mots, deux ans après

Un peu plus de deux ans après ses beaux discours et ses pieux engagements, Boni Yayi est désormais  pris aux mots par ses propres soutiens dans  la lutte contre la corruption et l'impunité.
Fini l'espoir d'un Bénin sans corruption ni impunité comme l'avait pieusement promis Boni Yayi au début de son mandat en 2006. Pendant les six premiers mois après son élection à la magistrature suprême, plusieurs discours et actes annonçaient l'intention et la détermination du nouveau président élu à opérer une rupture avec le passé sur le plan de la lutte contre la corruption et l'impunité au Bénin. Des audits avaient été réalisés dans presque tous les ministères et une grande séance publique de restitution de ses résultats avait été organisée par l'ex ministre des Finances, Irénée Pascal Koupaki. Ce dernier avait au nom du gouvernement pris plusieurs engagements visant les uns à faire rembourser aux mis en cause les montants indûment perçus ou dépensés, les autres à faire répondre pénalement ou administrativement les mis de leurs forfaits. A diverses occasions à l'intérieur du pays ou dans ses déplacements à l'étranger, le président de la République n'a eu de cesse de prêcher pour un mandat consacré à une « lutte irréversible »  contre la corruption et l'impunité. Ces phénomènes constituaient pour lui à en croire son discours, des « fléaux » qui entravent le développement et la prospérité du Bénin. Aussi a-t-il posé certains actes en face desquels il était difficile de douter de sa bonne foi au risque d'être pris pour un apatride. Il s'agit de la célèbre et historique marche verte contre la corruption à l'issu de laquelle, dans un discours malgré son cœur battait rapidement, le chef de l'Etat a solennellement promis que la barque de la lutte contre la corruption ne tanguera guerre sous son règne, celui du changement. Il s'agit de quelques arrestations dans des milieux autrefois supposés intouchables pour « mauvaise gestion » tels que les cas, Alain Adihou, Barthélemy Agnan et d'autres personnalités de renom.

Le désenchantement 

Au cours d'une sortie médiatique qu'il a effectuée ce mercredi, le Front des organisations nationales de lutte contre la corruption (Fonac) annonce un grand désenchantement du peuple. Pour le porte parole du Fonac, Jean-Baptiste Elias, le régime du changement a déçu les attentes sur le plan de la lutte contre la corruption et l'impunité. Il n'en veut pour preuve que les résultats auxquels ont aboutis les efforts supposés déployés depuis un peu plus de deux ans par le gouvernement de Yayi. Ces résultats sont très obsolètes et semblent plutôt faire le lit à l'impunité. En cela l'exemple de la gestion déclarée mauvaise de l'ancien directeur général de la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb) s'est révélé très parlant. Ce directeur général relevée de ses fonctions pour divers actes de mauvaise gestion n'est guère inquiété jusqu'ici et espère d'ailleurs d'importantes faveurs financières déjà accordées par le ministre des Mines. Il existe beaucoup d'autres exemples qui permettent aujourd'hui de qualifier la lutte du régime du changement contre la corruption et l'impunité comme juste un trompe œil.

 

Ludovic D. Guédénon



11/07/2008
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