Magnifique opposition !
Touche pas mon « opposition »
lundi 21 juillet 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 21 juillet 2008
La société civile se réveille ? Quelques
signatures respectables en bas d’un document défrayent la chronique depuis le
14 juillet 2008. Un appel au sursaut dans un contexte de délitement progressif
de l’appareil d’Etat. D’éminentes personnalités décident d’exercer leur droit
d’être des Béninois à part entière, capables d’apporter leur point de vue sur
des questions d’actualité. Au nom de la société civile. Jusque-là aucun
problème. L’initiateur a eu la main heureuse de dénicher la fine fleur de
l’intelligentsia disponible. Félicitations !
Ce qui n’exclut pas quelques niaises réflexions
de chroniqueur de médias. On peut comprendre l’impasse que font Djogbénou et
compagnie des manipulations faites au nom de la société civile. Celle-là qui a
décrété la faillite de la vieille classe politique en s’impliquant
idéologiquement, financièrement, religieusement et intellectuellement à
l’avènement du changement. Encore là, toujours aucun problème. « Tout
chemin mène à Rome » ; mon confrère Abbé André Quenum est bien placé
pour le savoir.
La bonne foi des rédacteurs de l’appel du 14
juillet n’est pas en cause : il fallait conjurer à tout prix le clash qui
pointe à l’horizon. Sauf qu’à mon avis le discours emprunte au confusionnisme
d’une certaine société civile qui s’est illustrée dans un passé récent. Elle
qui a basculé de l’état de veille citoyenne à la jouissance des délices du
pouvoir. En se plaçant dans une posture de référentiel absolu apte à distribuer
les bons et les mauvais points ; la censure éclairée. Morceau
choisi : le pays est mal géré mais les « opposants » ont leur
part de responsabilité. Finalement tout le monde est coupable à l’exception des
gardiens du temple autoproclamés.
Il ne saurait exister plusieurs coupables
lorsqu’un pays de régime présidentiel « fort » est mal géré. Dans la
crise liée à la non installation des conseils communaux élus, le coupable
unique est connu : le gouvernement, sans circonstances atténuantes. De
toutes les façons, les derniers à être accusé dans cette affaire de perdition
de la gouvernance de l’émergence ce sont les partis politiques, les
souffre-douleur de la démocratie béninoise. On se souvient de ces grands
savants qui se bousculaient sur les plateaux de télévision afin de faire
admirer leurs thèses sur la « mort » de la classe politique avec
l’élection du candidat d’une certaine société civile, le candidat Yayi Boni.
Comme si on n’a jamais vu une démocratie fonctionner sans partis. Il fallait
parler, à l’époque, de la mort de la démocratie, tout simplement.
Depuis, tout est fait pour usurper à ces
formations politiques la place qui leur revient dans l’animation de vie
publique. Pour accéder à un pouvoir au Bénin il vaut mieux créer une Ong qu’un
parti politique. C’est fort logiquement que
Du moment où le contribuable n’a aucun devoir
vis-à-vis des partis, que peut-il exiger en retour ? Du millier de
milliards du budget national 2008, le G4, le G13, Force Clé n’en reçoive le
moindre kopeck au titre de parti politique bien que cela relève d’une exigence
légale. C’est du courage et de l’amour pour la patrie de la part de tous ceux
qui consentent à faire exister des partis à l’aide de deniers propres. Pendant
que la propagande d’Etat instrumentalise toute l’administration publique à son
seul profit.
Tous coupables, sauf les
« opposants » !
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