"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Nouvelle hausse des prix des produits pétroliers :


L'enfer promis aux populations est arrivé
Ecrit par Affissou ANONRIN   
(L'essence à 650 F, le pétrole à 400 F,  le gasoil à 640 F, le mélange à 720 F le litre et le gaz domestique à 550 F le Kg)

Les prix des produits pétroliers ont depuis le 14 juillet 2008  connu une nouvelle augmentation après celle intervenue le 28 juin dernier seulement. Cela ne fait plus l'objet d'aucun doute. L'enfer promis au peuple béninois par le gouvernement du Dr Boni Yayi est arrivé. A chacun d'en tirer les conséquences.
Face à la crise qui secoue le secteur des produits pétroliers, le gouvernement du Dr Boni Yayi a désormais fait le choix d'abandonner son peuple. Comme ce fut le cas dans le processus qui a conduit à l'augmentation du prix de la tonne de ciment, le Chef de l'Etat, le Dr Boni Yayi a préféré se ranger du côté des compagnies pétrolières.  Depuis le 14 juillet en effet, les prix des produits pétroliers ont connu une nouvelle augmentation après celle intervenue le 28 juin dernier seulement. Pour justifier cette dérobade, le gouvernement n'est pas allé chercher loin. Il suffit de jeter un coup d'œil sur le compte rendu du conseil des ministres du 14 juillet 2008 pour s'en convaincre. « Les mesures de soutien aux prix des produits pétroliers  prises le 28 juin 2008 ont eu une incidence financière négative sur le budget de l'Etat qui subit d'importantes pertes de recettes et s'écarte des critères économiques et budgétaires  arrêtés par le Bénin dans son dialogue avec les Institutions de Breeton Woods. Au demeurant, les énormes efforts de défiscalisation et de subventions étatiques n'ont  eu qu'un effet limité sur la flambée des prix des produits de grande consommation en général et des produits pétroliers en particulier. La hausse ininterrompue des prix des produits pétroliers sur le marché international  et le retard de paiement des subventions directes ont contribué à amenuiser la trésorerie des sociétés importatrices  qui, pour y faire face, rationnent l'approvisionnement  du pays en gasoil notamment, ce qui explique la pénurie chronique de ce produit que notre pays connaît actuellement. Face à une telle situation et à l'exigence des sociétés importatrices d'appliquer la vérité des prix, il s'avère nécessaire de procéder à l'ajustement des prix des différents produits sur la base des cours mondiaux actuels, en dehors du mécanisme d'ajustement en vigueur qui procède sur la base de la moyenne du mois précédent. Après une analyse des différents sénarii qui lui sont soumis, le Conseil des Ministres a décidé d'ajuster à nouveau les prix des produits pétroliers à un niveau permettant de répondre aux enjeux pétroliers actuels du Bénin que sont l'approvisionnement rapide et régulier, la disponibilité et l'accessibilité sur toute l'étendue du territoire national et la réduction de l'impact négatif sur le budget de l'Etat. Ainsi, la nouvelle structure des prix des produits pétroliers valable pour compter du mercredi 16 juillet 2008 se présente comme suit : essence :                     650 F le litre, pétrole : 400 F le litre, gasoil : 640 F le litre, mélange :                   720 F le litre, gaz domestique : 550 F le kilogramme ». Loin de convaincre, ces arguments constituent une fuite en avant. Le 28 juin 2008, c'était les mêmes arguments qui avaient été avancés. A la grande surprise des consommateurs, les produits pétroliers dont les prix avaient été majorés à la hausse se sont raréfiés malheureusement. C'est le cas du gas-oil dont le manque a d'ailleurs emporté le Directeur régional de la Sbee pour le Borgou et l'Alibori. Lorsque nous prenons le cas du ciment, la hausse des prix n'a pas atténué la pénurie. Elle s'est plutôt exacerbée. La vérité est là. Le gouvernement a décidé d'envoyer les Béninois en enfer et il l'a fait. Aujourd'hui, sur toute l'étendue du territoire national, il n'y a pas de gas-oil. Le peu qui est disponible n'est servi qu'aux véhicules administratifs. Les populations doivent se rabattre sur le marché noir où ils achètent le produit à prix d'or. En définitive, les mesures prises par le gouvernement ne sont pas dans l'intérêt du bas peuple condamné à souffrir malheureusement. Ce qui gène, c'est que c'est maintenant que des recommandations ont été données à des ministres pour engager avec les travailleurs les discussions devant aboutir aux mesures qui devront accompagner cette hausse des prix.
Pour ce qui est de la crise alimentaire, plusieurs mesures ont été à nouveau annoncées sans qu'on prenne la peine d'évaluer celles qui ont été proposées lors des antérieurs conseils des ministres. Décidément, le gouvernement du Dr Boni Yayi peine à trouver le bon bout. Il n'est pas exagéré de dire qu'il y a une panne d'inspiration. Jusque-là en effet rien n'a été dit sur l'amélioration des conditions de vie des travailleurs.



16/07/2008
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