"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Rebondissement dans l’affaire de drogue de Ouidah:

L’ex Dgpn Azonhoumè et un autre flic en prison

In LE Matinal [7 novembre 2007]
L’affaire de cocaïne de Ouidah n’en finit pas de rebondir. L’ex-directeur général de la police nationale Antoine Azonhoumè et Adrien Médenou, agent en service à la Brigade anti- criminalité (Bac) viennent de rejoindre en prison les six autres flics récemment écroués. Ils sont tous inculpés par le tribunal de première instance, 2ème classe de Ouidah dans l’affaire de cocaïne retrouvée à bord d’une embarcation qui a malencontreusement terminé sa navigation aux larges d’un village côtier de Ouidah appelé Docloboé. C’était au début du mois de juin 2007. ...

Il faut compléter la liste des fonctionnaires de la police jetés en prison dans l’affaire de cocaïne de Ouidah de deux nouveaux noms. Antoine Azonhoumè, ex-directeur général de la police nationale et Adrien Médenou, agent en service à la Brigade anti-criminalité (Bac). Depuis hier, ils croupissent à la maison d’arrêt de Ouidah. Avec ses deux flics écroués dans ce dossier, le bilan s’établit à huit. En réalité, la police n’avait pas fini de rendre des comptes à la justice. Car, hier mardi 6 novembre 2007 le juge d’instruction en charge du dossier a auditionné pour une deuxième fois quelques fonctionnaires de police qui étaient déjà entendus de même que d’autres le 23 octobre dernier au tribunal de Ouidah. A l’issue de cette première audition, les quinze policiers sont retournés chez eux. Hier, les choses se sont passées autrement, sinon très mal pour l’ex directeur général Antoine Azonhoumè. En effet, il a été convoqué au même moment que le commissaire Louis-Philippe Houndégnon, patron de l’unité de recherche assistance intervention et dissuasion (Raid). Il était question pour le juge d’instruction de confronter les deux gradés de la police. Un exercice qui s’est avéré périlleux. Démarré aux environs de 9 heures, il a pris fin au-delà de 15 heures. Une confrontation au bout de laquelle la justice a dégagé des indices pour éclaircir les zones d’ombre qui subsistaient encore dans le dossier. La toile de fond de cette confrontation a été l’arrestation d’un autre inculpé dans ce dossier. Un certain Abel Obelakou. Ce dernier lime ses dents contre les barreaux depuis l’éclatement de l’affaire. Ce qui n’a pas empêché la justice de revenir sur les conditions dans lesquelles il est tombé dans les mailles de la police. Ses implications dans l’affaire et ses liens avec la police. Il faut souligner que le sieur Obelakou fait partie des tout premiers suspects arrêtés après que la police ait fait la saisie d’une importante quantité de cocaïne sur les lieux. Mais, des informations ayant été propagées sur une disparition mystérieuse des colis de drogue, les autorités ont essayé de remonter les probables chaînes de complicités dans de telles soustractions frauduleuses.

Plusieurs unités de la police sont alors soupçonnées d’avoir participé à des enlèvements clandestins du produit. La commission d’enquête installée pour éclaircir le dossier, a fini par établir une certaine complicité entre responsables et entre agents de la police. Dans la foulée, le patron de l’Ocertid, le commissaire Roger Talon de même que son adjoint ont été écroués après une sanction disciplinaire. Trois autres agents de la même structure les ont suivis. Avant eux, c’est le contrôleur général Apollinaire Akuété qui a été emprisonné. Des jours sont passés et la justice qui a continué à enquêter sur le dossier en est arrivée à établir l’inculpation de deux autres fonctionnaires de police. Antoine Azonhoumè, directeur général de la police nationale au moment des faits, mais emporté par le dossier a rejoint les autres dans l’enfer carcéral. Lors de sa confrontation avec le commissaire Raid, Antoine Azohoumè n’a pas reconnu certains faits qui sont mis à sa charge. Par exemple, il a nié que lors de l’arrestation de Abel Obelakou par les éléments Ra id, le patron de cette unité ne lui pas rendu compte.

Or , Louis Philippe Houndégnon au moment de lui présenter le cas Obelakou s’est fait accompagner de deux de ses collaborateurs. Ils ont évidemment témoigné sur ce point. Ce qui n’arrange pas les affaires de l’ex- Dg de la police. Autre élément qui l’aurait rattrapé, et que concerne le même Abel Obelakou, est l’ordre qu’il avait donné au commissaire Raid de le relâcher et de le laisser au bon soin du contrôleur Apollinaire Akuété. Ce dernier avait déjà plaidé auprès du patron de la même unité pour qu’il libère l’intéressé. Tous ces éléments corroborés ont permis au juge d’instruction de comprendre une certaine complicité entre Abel Obelakou, Apollinaire Akuété et Antoine Azonhoumè. Les deux premiers étant déjà détenus, la justice a décidé de placer le troisième sous mandat de dépôt après l’avoir confronté avec Louis- Philippe Houndégnon. C’est également le cas d’un élément de la Bac Adrien Médenou. Il était aussi auditionné le 23 octobre 2007 au même titre que quatorze autres policiers. La liste des agents de la police en détention ne cesse de s’allonger de même que les affaires qui les rattrapent. Détournement avec le rapport Danon, évasion de la prison civile de Cotonou, cocaïne de Ouidah…. Et après ?

Fidèle H Nanga



08/11/2007
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