Organisation des élections en Afrique :
Danger, le Bénin recule ! |
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Écrit par Fraternité du 07/02/2008 | |
Le
Bénin, en terme d’organisation d’élections dans les délais impartis par
la loi n’est plus un modèle en Afrique. Si depuis l’ère du renouveau
démocratique, le Bénin a été souvent cité en exemple dans
l’organisation d’élections libres, transparentes et surtout à bonne
date, ce n’est malheureusement plus le cas depuis quelques années. La
cause, les retards accusés dans la mise en place de la logistique lors
des dernières élections législatives et le report qui s’en est suivi.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les prochaines consultations
communales et municipales ont déjà aussi pris un coup dans ce sens. Le
report des consultations électorales initialement programmées pour le
17 février est non seulement acquis mais il faut encore attendre que
l’Assemblée nationale et la Cena se décident à sortir l’organisation
desdites élections du bourbier dans lequel elle se retrouve depuis des
mois par leur faute. En effet, le consensus a mis du temps à se dégager
au sein des députés en ce qui concerne la désignation de leurs
représentants à la Cena et dans les Cec et Cea. En dépit de cette
situation préjudiciable à l’organisation des élections, les
``Cénateurs’’, après leur installation, n’ont pas cru devoir aller à
l’essentiel. Des jours ont été ainsi sacrifiés pour le contrôle de
l’organe en charge des élections communales et municipales.
Aujourd’hui, c’est peu de dire que l’organisation des élections au Bénin se résume à un marché financier et politique. Les 14 représentants du parlement à la Cena ajoutés à la centaine dans les Ced et autres 1050 dans les Cea et 496 dans les Cec constituent un enjeu très important. Les partis politiques pour s’en mettre plein les poches et avoir un regard sur leurs fiefs, mettent tout en œuvre pour envoyer dans ces différentes structures leurs frères, amis et militants les plus proches. Conséquence, les négociations traînent sur toute la longueur. Au lieu de s’occuper de l’enjeu que constitue l’organisation d’élections libres, transparentes et à bonne date, les acteurs politiques se laissent plutôt aller à leurs intérêts égoïstes. La preuve, des 800 et quelque millions débloqués pour l’organisation des trois premières élections de l’ère du renouveau démocratique, le Bénin, n’eût été la vigilance du gouvernement, serait aujourd’hui à la barre des 30 milliards de Fcfa. Il est donc clair qu’en dehors des calculs politiques, la cagnotte allouée à l’organisation des consultations électorales est l’une des principales raisons du cafouillage enregistré à la veille des élections. Mais, avec les querelles de clocher, notamment entre institutions d’une part et acteurs politiques d’autre part qu’occasionnent les multiples guéguerres, le pire est à craindre. Les forces politiques ont donc aujourd’hui, la lourde mission d’œuvrer au retour de la morale électorale qui a longtemps caractérisé le Bénin. Le laboratoire de la démocratie en Afrique a simplement perdu ses repères. Au risque de donner raison à ceux qui pensent que l’organisation des élections doit revenir au ministère de l’intérieur et d’être largement distancé par certains pays comme le Mali, il ne reste qu’à aller à son chevet pour la guérir de ses maux.
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