Ouverture du sommet de la cen-sad
18-06-2008 | |
Khadafi décrète l’échec des communautés régionales dont la Cedeao A l’exception de la Communauté des Etats sahelo-sahariens (Cen-Sad), toutes les communautés économiques régionales d’Afrique ont échoué. C’est une conviction profonde du guide libyen Mouhamar Khadafi et il l’a exprimé hier mardi dans son allocution à l’ouverture du 10ième Sommet des Leaders et Chefs d’Etat de la Cen-Sad au palais des congrès de Cotonou. Il est parti de l’Union arabe qu’il a lui-même initiée et qu’il dirige «personnellement» et qui « est zéro »... (A lire aussi: Au sein de cette union dite communautaire, se
trouvent le Maroc et l’Algérie qui observe le guide libyen, sont en
permanence en position de guerre. Quant à la Communauté économique des
Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), elle émane selon Kadhafi d’une
volonté d’hégémonie du géant Nigéria comme d’ailleurs a-t-il indiqué la
Sadec qui ne sert que les « intérêts d’un seul grand pays, l’Afrique du
sud et au sein de laquelle, l’Ethiopie et l’Erythrée sont toujours en
conflit ». Cet échec des communautés régionales telles que « je viens
de l’énoncer avait déjà fait l’objet d’un rapport des experts de
l’Union africaine réunis au Ghana ». Ces communautés de part la
distance qu’elles instaurent entre les peuples, constituent selon
l’initiateur du gouvernement de l’Union africaine, « une menace et un
danger pour l’union de l’Afrique et le développement de ses peuples ». Plusieurs milliards pour la promotion de l’agriculture Officiellement
ouvert hier 17 juin, le Xème sommet de la Cen-sad réuni au palais des
congrès de Cotonou, une dizaine de Chefs d’Etat et plusieurs Chefs de
délégations. Pendant deux jours, ces autorités se pencheront surtout
sur le thème central des assises de Cotonou qui s’intitule ‘’sécurité
alimentaire et développement rural dans l’espace Cen-sad’’ et les
conflits qui y ont cours actuellement.Très
tôt, les délégations ont pris d’assaut le palais des Congrès. Ainsi,
selon l’ordre chronologique suivant, les personnalités invitées à cette
cérémonie d’ouverture sont venues honorer de leur présence la messe de
la Cen-sad. La première dame du Bénin, Mme Chantal Boni Yayi est
arrivée à 9h 24 minutes. Elle est suivie du président de l’Assemblée
Nationale, Mathurin Nago dans la minute d’après pendant que le
président de la Boad, le béninois Bio Tchané Abdoulaye est venu à 9
h28. A 9h 36’, les présidents des institutions béninoises, Raphiou
Toukourou du Conseil économique et Social (CES), Robert Dossou de la
Cour Constitutionnelle et Ali Zato de la Haac ont fait leur apparition
au Palais des Congrès. L’ancien ministre ivoirien des affaires
étrangères, Amara Essy s’est présenté à 9h 32 précédant le trio de
présidents institutionnels de quatre minutes. Puis vint le Chef d’Etat
béninois, le Dr Boni Yayi, hôte du sommet à 9h 38 minutes exactement.
Après avoir serré la main aux hôtesses présentes et salué les
différents groupes folkloriques présents pour égayer les invités, il
est allé dans le salon prévu pour le conclave d’avant ouverture. Il
sera suivi du premier ministre tchadien, de la ministre gabonaise des
affaires étrangères, Mme Laure Olga Gondjount, du président François
Bozizé, du représentant égyptien et du représentant kenyan. Le
président Sierra léonais, Ernest Koroma, arrivera sur les lieux à 10h08
mn, devançant le premier ministre marocain, Abbass El Fassi de deux
minutes. Suivront successivement,le président malien, Amadou Toumani
Touré, le Guinéen (Bissau) Joao Bernado Viera. Comme on pouvait s’y
attendre, l’arrivée qui a le plus suscité d’enthousiasme est celle du
Colonel Kadhafi à 10h 22. Celui-ci, brûlant le protocole, est allé
prendre un bain de foule et salué surtout les jeunes habillés pour la
circonstance d’un T-shirt blanc aux couleurs de la Cen-sad. Après lui,
le président Sidi Ould de la Mauritanie, celui du Togo, Faure
Gnassingbé, Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire n’ont pas tardé à venir.
C’est le président burkinabé Blaise Compaoré qui a clôturé le ballet
des Chefs d’Etat. Dans son allocution, le président Boni Yayi, hôte du
sommet, après avoir souhaité la bienvenue aux différentes délégations,
a précisé que la Cen-sad symbolise la solidarité et l’union qui doivent
caractériser les pays africains. Pour lui, la sécurité alimentaire qui
est un pan du thème de ce sommet, est un défi que les pays de la
Cen-sad doivent relever ensemble. C’est pourquoi, il préconise la mise
en place d’une autorité qui doit coordonner et harmoniser les
stratégies agricoles de l’espace Cen-sad. Il a également proposé, la
mécanisation de l’agriculture et l’aménagement des terres propices à
chaque culture. Il a enfin souhaité que le sommet de Cotonou soit une
dynamique pour la Cen-sad dans l’atteinte de se objectifs. Le
Secrétaire Général de la Cen-sad, Mohamed Al-Madani Al Azahari
soulignera l’impérieuse nécessité de s’unir pour défendre les mêmes
points de vue en ce qui concerne les grandes questions qui se posent à
l’Afrique. Apr7s que le président de la Commission africaine ait relevé
le distinguo qui existe entre son institution et la Cen-sad, il a
salué le dynamisme qui caractérise cette communauté. Le président
sortant de la Cen-sad, le Colonel Mouammar Kadhafi fera quant à lui
part de sa déception vis-à-vis des institutions sous-régionales telles
que la Cedeao, la Cemac, l’Union Arabe qu’il appelle à disparaître au
profit de l’Union Africaine. Il est plus que jamais opportun que
l’Afrique ait un gouvernement unique, une banque centrale unique,
a-t-il ajouté entre autres. Eliminer les communautés régionales et aller vite à l’Union africaine ! «
Je rêve a dit Khadafi, d’une Afrique forte à l’image de l’Europe, de
l’Asie ». Pour ce faire, « il faut éliminer les communautés régionales
» telles la Cedeao qui à l’en croire n’ont apporté depuis leur
institution aucun bénéfice aux Etats membres encore à leurs peuples.
Face à une réaction de son auditoire qu’il n’a peut-être pas comprise, il demande qu’on lui prouve alors l’utilité desdites communautés. Car pour lui, « seule l’Union africaine peut réunir les africains même s’ils sont en conflit ». Malheureusement a-t-il dit avoir constaté, Il y a des traitres, des gens qui sont payés pour ralentir le développement de l’Afrique ». Ces personnes qui à l’entendre se retrouveraient dans les cercles de prises des décisions, Khadafi décide de parler désormais de son projet de gouvernement d’Union africaine directement aux populations et surtout aux jeunes qu’ils entend mobiliser contre leurs dirigeants éventuellement hostiles. S’unir contre la division de l’Afrique Cet
appel, Khadafi l’a lancé aux dirigeants de l’Union africaine et de la
Cen-Sad qu’il a invités à suivre la Libye, son pays dans la
mobilisation contre le projet porté par le président français, Nicolas
Sarkozy sur la Méditerranée. Cette union telle que pensée aujourd’hui,
vise selon le guide de la révolution libyenne, le détachement des Etats
de l’Afrique du nord pour les relier à l’Europe. En revanche, a-t-il
promis, « j’accompagnerai ce projet comme je l’ai expliqué déjà au
président Sarkozy, s’il vise à constituer un trait d’union entre
l’Europe et l’Afrique unie ». De toutes les façons, a rassuré Khadafi,
« moi j e ne peux pas autoriser la division de l’Afrique ». En quête de milliards pour l’agriculture, adhérer au Cen-Sad Mouhamar
Khadafi est arrivé à Cotonou avec un important projet de développement
agricole dans ses valises. Il s’agit de mettre à la disposition des
Etats membres de la Cen-Sad, d’importants moyens financiers, matériels
et de divers ordres pour le développement de leur agriculture. Déjà
l’Ethiopie d’où partent les criquets ravageurs est retenue pour
recevoir très prochainement des dispositifs aéronautiques destinés à
combattre les criquets et autres insectes malveillants pour les
cultures. Des tracteurs, des fonds et autres moyens nécessaires seront
mis à la disposition de tous les Etats en vue d’améliorer les
rendements agricoles et pouvoir distribuer gratuitement aux populations
des produits agricoles, a-t-il promis sous la présidence du chef d’Etat
béninois, Boni Yayi. Pour ce faire, Kadhafi exige de tous les autres
Etats désireux de bénéficier de ces projets, l’adhésion au Cen-Sad.La Mauritanie, le Kénya et Sao Tomé Principe accueillis La
communauté des états Sahélo- Sahariens s’élargit avec trois nouvelles
adhésions. Il s’agit de la Mauritanie, du Kenya et de Sao Tomé.
L’annonce de l’entrée de ces « trois frères » au sein de la communauté
a été faite par le secrétaire général de la Cen-sad, Mohamed Al Madani
Al Azhari au terme des discours de l’ouverture officielle du 10ième
Sommet des Leaders et Chefs d’Etat. Le représentant de chaque nouveau
membre est passé au podium manifester la satisfaction qu’il éprouve à
adhérer à cette communauté. Tous ont donc saisi cette occasion pour
saluer les efforts de la communauté pour l’intégration et le
développement des Etats africains. De même, ils ont souligné le
dynamisme des membres de la communauté à relever les défis économiques
qui bloquent le développement et le vrai décollage de l’Afrique.
Cependant, le représentant du président de la République du Kenya a
voulu partager avec les Etats membres de la Cen-sad, la crise qui
secoue son pays et qui implique certaines contraintes dont les détours
par des pays de l’hexagone pour des destinations pourtant africaines.
Pour qu’il atterrisse à Cotonou, a-t-il indiqué, il a dû passer entre
autres par Amsterdam et Paris en Europe. De nombreuses absences très remarquées Sur
la quarantaine de Chefs d’Etat attendus au dixième sommet de la
Communauté des Etats sahélo-sahariens, seulement une dizaine ont
effectué le déplacement. L’absence de certains Chefs d’Etat dont les
pays sont membres de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens n’est pas
passée inaperçue. Il s’agit du président Abdoulaye wade du Sénégal
dont on connaît pourtant le grand panafricanisme. On note égalment
l’absence remarquable des Chefs d’Etat du Maghreb. Il s’agit du du roi
Mohamed VI du Maroc aussi , du Raï Hosni Moubarak de l’Egypte, du
président tunisien Zin El Abibin Ben Ali. Alors que l’initiateur de la
Cen-sad est l’un des leurs et qu’ils entretiennent tous des rapports
cordiaux avec leur homologue béninois. Le doyen des Chefs d’Etat
africains aussi s’est fait représenter. Il s’agit du président Omar
Bongo Ondimba du Gabon. Deux autres présidents qui ne sont pourtant pas
loin du Bénin et qui sont des membres de première heure de la
Communauté ont également choisi de ne pas faire le déplacement de
Cotonou. Ce sont le président ghanéen John Kuffuor et de Umaru Yaradua
du Nigeria. Par contre on peut aisément comprendre l’absence du
président Tchadien Idrisss Déby et du soudanais Omar El Béchir. En
effet, la rebellion tchadienne dont les bases se trouveraient en
territoire soudanais sont actuellement en train d’attaquer les
positions des troupes gouvernementales. Logiquement Idriss Déby ne
pourrait sortir de son pays au risque de se voir interdire le retour.
Quant aux autres, on se demande encore si c’est pour cause d’agenda
chargé ou par crainte de subir l’hégémonie du Guide libyen qu’ils n’ont
pas effectué le déplacement de Cotonou. Réalisation: Ludovic D. Guédénon, Benoît Mètonou , Esther Badou |
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