Pagaille au sommet d’un Etat émergent
Sans
détour
Par
Marie-richard Magnidet
Voilà en effet un chef qui a
choisi de courir contre la montre. Ce pas une mauvaise chose sous les tropiques
où le temps est la chose la mieux gaspillée. Une telle option induit un souci
d’efficacité et de résultat. Soit ! Un ministre ne s’enferme pas un matin
dans son bureau pour signer des titres d’affectation touchant toute une
administration. C’est un travail – nous voudrions le croire – sérieux. Un
travail qui a dû prendre du temps, qui a mobilisé de cadres sur des jours et
qui a nécessité, comme c’est le cas généralement dans l’administration, qu’on y
mette un peu de motivation. Et s’entendre dire que tout ça n’a servi à rien,
c’est provoqué le contribuable ou tout simplement le citoyen électeur qui a
porté sa confiance à un chef pour que les choses se passent autrement. Voilà
pourquoi il est important – qu’on devrait l’exiger, au nom de l’obligation de
transparence et de compte rendu - que le
chef vienne expliquer. Et surtout qu’on ne vienne nous rabâcher les oreilles
avec une soi disant volonté du chef de se faire respecter ou d’affirmer son
autorité. Ce qu’on veut savoir c’est comment o, en est arrivé à ce gâchis. Le
ministre Houngbo a-t-il fait montre de favoritisme à l’endroit de proches qu’il
a mis à des postes juteux, puisque, à la douane le problème se pose en ces
termes ? En a-t-il profité pour régler des comptes à certains ? Le
cas échéant, aurait-il dribler le chef, qui a l’exclusivité et la priorité de
la distribution du gâteau ? Est-ce ce crime de lèse majesté qui a été puni
ou y a-t-il eu des choses plus graves ? Qu’on vienne nous le dire ! Et
qu’on dise aussi les sanctions qui s’en suivent. Car là, il faut rien attendre
du ministre en terme d’honneur à défendre, lui dont la signature au bas des
décisions rapportant celles prises précédemment veut dire tout simplement qu’il
a offert sa joue pour recevoir la gifle du chef en lieu et place du limogeage.
Autrement, c’est au chef qu’on prêtait bien des intentions. Au-delà, ce cas,
rattaché à bien d’autres, fait penser à un joli désordre au sommet de l’Etat.
Ce qui bien dommage dans un pays qui se veut émergent. Où a-t-on jamais vu la
pagaille contribuer à quelque émergence ? Arrêtons
La
presse du jour N° 0488 du mercredi 05 septembre 2007
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