"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Positionnement politique :

Les génétiquement mouvanciers

lundi 24 décembre 2007

Arimi CHOUBADE

Rédigé le 24 décembre 2007

 

Le comité d’éthique et de moral du changement vient de trancher : d’un côté les saints (sous procuration) et ceux qui « construisent dans le ventre des gens ». Le duo Davo-Dassoundo s’est admirablement chargé de la théorie caricaturesque au sujet de la crise parlementaire sans précédent. Plus aucun Béninois ne peut désormais se méprendre à propos des critères d’appartenance dans l’un ou l’autre camp. En effet, le premier, ex-député, viré du Psd à la veille des législatives 2007, s’est contenté de donner les caractéristiques d’un bon mouvancier. Un flirt poussé durant les 5 années de Soglo, une décennie pleine à la mangeoire avec Kérékou et une loyauté à toute épreuve vis-à-vis du docteur-président du changement depuis avril 2006. Du solide en matière d’expérience mouvancière.

L’œuvre de stigmatisation a été parachevé par le second, vice président de l’Assemblée nationale, autoproclamé 3ème personnalité de l’Etat. Ce n’était pas assez, selon lui, de se limiter au portrait-robot du parfait zélateur du pouvoir. Il fallait une description, génétique au besoin, du comploteur invétéré. Pourquoi pas en effet, une illustration historique au passage, rappelant ce fondateur de royaume qui bâtit sa cité dans le ventre de son hôte ? Il ne s’agit pas ici d’un classique littéraire abstraite mais de réalité vivante dont les séquelles restent vivaces au sein d’une descendance à fleur de peau.

On ne empêcher une autorité parlementaire de l’envergure du non moins docteur André Dassoundo d’étaler sa brillante culture sur un plateau de télévision. Etre investi de la lourde mission de faire triompher les idéaux divins du Yayisme impose certainement des prises de risque maximum. Tant pis si des susceptibilités ethniques se sentent écornées. Le contexte de frustrations cumulées dans cette fameuse cité « du ventre » est d’actualité : l’indicible marche des têtes couronnées, les affrontements fratricides autour des rituels princiers, la perte des valeurs morales et la corruption des repères hérités des ancêtres.

En d’autres circonstances, la thèse de la méprise et du glissement involontaire pourrait être évoqué. Le dessein de porter la provocation et l’indécence à un point tel qu’aucune concession ne soit possible est manifeste. Cette insistance de la majorité à conseiller à la minorité boudeuse la voix du boycott est révélatrice de la course vers le pourrissement. Dans une ambiance de compétition entre foyers de tension sociale : magistrats, journalistes, enseignants, infirmiers, policiers…

Tout le monde s’accorde sur l’inamovibilité du règne de Yayi Boni, seul comptable de son mandat. Il dispose de 5 ans pour mener sa politique, à sa guise. Ce qui ne le dispense cependant pas de son devoir de clarification et d’assujettissement aux règles établies. Bernard Lani Davo et compagnie devraient normalement comprendre que c’est sur la personne du chef de l’Etat que la pression de la clarification politique se justifie. Lui seul continue de denier à l’opposition républicaine toute existence légale. Aucun parti politique ne peut se déclarer aujourd’hui de cette opposition en vertu de la loi. D’où la trouvaille de majorité et de minorité qui apparaît comme une atténuation du blocus de fait.

De toute façon, ce débat sur la clarification ne concerne pas les chiites de service du genre de Dassoundo ou de Davo. Eux, connaissent par avance leur positionnement quel que soit le régime. Jamais, l’opposition. Des génétiquement mouvanciers, changement ou pas. On n’y est pas parce qu’on croit à la croissance à deux chiffres, à l’émergence, à la lutte contre la corruption ou au stage chimérique des Ecureuils foot au Brésil.

Qui trompe qui finalement ?

 



26/12/2007
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