Présidence de la République:
Pourquoi Yayi Boni a rencontré hier ses ministres et députés ?
In le matinal 16 décembre 2008
Le
chef de l’Etat Yayi Boni entouré de certains ministres de son
gouvernement, du président de l’Assemblée nationale Mathurin Nago et de
quelques députés au Palais de la République dans l’après-midi du lundi
15 décembre 2008, est apparu beaucoup moins serein que lors des autres
rencontres. C’est pour partager ses inquiétudes actuelles avec les
barons du régime en place et les têtes de pont des Forces cauris pour
un Bénin émergent (Fcbe), qu’il les a convoqués expressément.
Que mijotent à nouveau le chef de l’Etat Yayi Boni et ses lieutenants ? Est-ce pour mettre en place la stratégie pour esquiver les coups de l’opposition ? Ou, c’est pour boucher les fissures qui commencent sérieusement par ébranler le bloc qui entoure le Président de la République ?. Tout comme le gouvernement, la mouvance n’est pas au mieux de sa forme, pendant que l’opposition jure la main sur le cœur de marcher la main dans la main. L’heure est donc grave pour qu’on se réunisse à cause des futilités ou pour des sujets de sot. On imagine mal qu’une réunion dite secrète se tienne sans penser à ce qu’il faut faire pour aider le chef de l’Etat à dissiper ses inquiétudes. Depuis hier, les ministres du gouvernement, le président de l’Assemblée nationale et quelques députés des Forces cauris pour un Bénin émergent ont apprécié à quel point le chef de l’Etat ne se sent plus totalement maître de la situation politique au Bénin. Leur rencontre a tout d’un rendez-vous de crise. Une rencontre qui n’était pas ouverte à tous les députés des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Ceux qui y ont assisté ont été sélectionnés sur la base de leur capacité à garder les confidences que le chef de l’Etat a voulu confier à sa troupe. De quelles confidences pourraient-il s’agir dans un contexte de crise politique aigue après la rencontre de Bohicon et d’Abomey les 28 et 29 novembre dernier au cours de laquelle, les ténors ont vitriolé le gouvernement en lançant de longues diatribes contre le chef de l’Etat ?. Si Yayi Boni décide de rencontrer son état-major, il y a de quoi lui prêter des intentions de vouloir envoyer ses « seigneurs » sur le terrain pour parler de lui rien que de lui. Une réunion convoquée d’urgence par le Président de la République alors que ce dernier revient d’un long week-end de Parakou où l’hostilité entre lui et le député Rachidi Gbadamassi tient toujours sa rigidité. Une rencontre à laquelle des personnalités de la mouvance ont été invitées au pied levé. Enfin c’est une réunion qui tombe dans une période où l’opposition ne cesse de tancer le régime en place, pendant que les décisions de justice obligent le gouvernement à faire profil bas face à des situations sur lesquelles il se montre intransigeant et surtout à un moment où l’on s’apprête à étudier le budget général de l’Etat, exercice 2009 à l’Assemblée nationale. Et aussi, récemment, sous prétexte de supposés implications dans la mort d’un membre influent du parti gouvernemental, les Fcbe, un responsable et des militants du Parti du Renouveau démocratique de Me Adrien Houngbédji ont été arrêtés et gardés entre les mailles des forces de l’ordre à Porto Novo. Les habitants de la capitale n’ont pas aimé cette méthode, même s’ils reconnaissent que les militants des Fcbe ont été aussi gardés dans les mêmes conditions. Depuis l’éclatement de cette affaire, la capitale est plus que jamais coupée en deux. La division prend donc des dimensions inquiétantes et la fracture sociale se fait sentir davantage. On y voit les manœuvres du gouvernement pour discréditer l’opposition. Mais l’écho de tous ces évènements sonne mal dans les oreilles des populations. Dans ces conditions, il ne fait l’objet d’aucun doute que les craintes qui sont celles du chef de l’Etat ne trouvent pas leur raison d’être à travers ces sujets qui viennent d’être évoqués. Et que faire donc ? C’est là, la grande question et au sujet de laquelle, la mouvance n’a pas encore trouvé la bonne inspiration. Tant la grâce tarde à visiter le président de la République pour l’amener à surmonter ces moments difficiles, autant, ses lieutenants sont à court d’idées pour le rassurer de leur capacité à former un véritable bouclier autour de lui. Il faut l’affirmer d’emblée, une fois encore et face aux questions brûlantes de l’heure, la mouvance n’a pas trouvé les clés qu’il faut. De plus en plus la situation inquiète le locataire du Palais de la Marina. Il faut que ses ministres et députés prennent la mesure de la chose. Le plus important aujourd’hui pour le chef de l’Etat, c’est de trouver une formule pour fédérer les esprits contradictoires au sein de la mouvance avant de chercher à conclure de nouveaux arrangements avec les forces hostiles à son régime et à Mathurin Nago dont le départ du perchoir est toujours d’actualité. Ce sujet n’a pas été minimisé lors des échanges.
Fidèle Nanga
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