"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Prétendu lutte contre la corruption :

Pourquoi cache-t-on le rapport sur la Sbee ?


Écrit par La Nouvelle Tribune du 19/12/2007  

Curieuse attitude que celle du gouvernement de Boni Yayi. Depuis qu’il s’est prononcé en conseil des ministres sur le dossier Sbee, c’est pratiquement le calme plat  sur le contenu du rapport de l’Inspection général d’Etat (Ige). Que contient réellement ce document ? Bien des Béninois seraient heureux de le savoir. Mais de plus en plus on a le sentiment que tout le tapage qui a été fait autour du communiqué du conseil des ministres, dans lequel de longues explications ont été données sur ce dossier  n’était pas réellement destinés à déboucher sur du concret.


A ce jour, personne ne sait ce qui est concrètement reproché aux députés Célestine Adjanohoun et Luc da Matha Santana, encore moins au ministre de tutelle de la Sbee au moment des faits, Kamarou Fassasi. Seul le rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) devrait pouvoir situer les uns et les autres. Mais chose étonnante, le contenu de ce document parait un mystère et réservé à quelques privilégiés. Dans ce cas, les hypothèses suivantes s’imposent : soit le rapport n’est pas aussi accablant comme on l’avait laissé croire et les autorités ont de la peine à l’exhiber au grand public, au risque de ne pas être pris au sérieux ; soit dans ce document on y retrouve des proches du pouvoir en place, tout aussi épinglés que les personnes dont les noms ont été agités ; ou alors on s’en est juste servi pour donner l’impression de mener une lutte contre la corruption.  Deux faits corroborent ces hypothèses. Le premier est relatif aux informations selon lesquelles les  noms de deux ministres de l’ancien régime ont été cités dans le rapport. L’un ayant eu en charge les Finances et l’économie et l’autre, les Mines l’énergie et l’eau. Les deux ont été membres de la commission interministérielle qui a conduit le processus d’acquisition des groupes Stiff. Seulement, depuis que le dossier de la Sbee est brandi comme  élément de lutte contre la corruption, on n’entend parler que du nom  d’un seul ancien ministre. Quant à l’autre c’est le silence plat.   C’est là ce que dénoncent des observateurs, une situation de deux poids deux mesures qui doit être corrigée au plus vite, si l’on veut vraiment rendre crédible la lutte contre la corruption. Le second fait concerne la transmission du dossier Sbee  au procureur de la République. A ce jour rien ne prouve que ce dernier en a été saisi avec, bien entendu, le rapport de l’Ige. N’est-ce pas à cause, soit de « la légèreté du rapport » ou du fait qu’il risque d’emballer un ou des proches du pouvoir qu’il n’aurait pas été transmis à ce jour ?

A cette allure  le dossier  risque d’être entraîné dans une impasse ; le rapport ne sera jamais rendu,  la justice ne va jamais en connaître,  et  on aura fait qu’agiter les noms de certains Béninois pour rien, sans fondement et sans preuve.

 

Alain C. Assogba



21/12/2007
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