"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Privatisation de Sonapra


Patrice Talon veut racheter la Sonapra avec l’argent de la Sonapra

(Il doit plus de 135 milliards)

 

Dans le cadre de la privatisation annoncée de la société nationale pour la promotion agricole, des opérateurs économiques dont M. Patrie Talon ont soumissionné à l’appel à concurrence. Mais il se  fait que ce dernier doit des dizaines de milliards CFA à la société dont il en passe aujourd’hui de racheter.

 

Laissera-t-on l’opérateur économique Patrice Talon racheter la Sonapra avec l’argent de Sonapra ? Question à qui de droit car c’est ce qui semble se dessiner dans le cadre de l’appel à concurrence en vue de la cession de l’outil industriel de la Sonapra. De quoi s’agit-il ?

Par décision en date du 29 novembre 2001 rendue par la chambre d’Accusation, le tribunal a ordonné un complément d’information aux fins d’inculper le nommé Patrice Talon, Président du conseil d’administration de l CCB, Eustache Kotingan, président du conseil d’administration de l’ICB et Serge Dagnon lui aussi président du conseil d’administration d’une société appelée SOCOBE. Toutes ces trois personnes interviennent dans le domaine du coton et appartiennent en réalité à une seule personne : Patrice Talon.

 

QUE LUI REPROCHE-T-ON ?

Voici un extrait de la cour d’appel de Cotonou : « Sous prétexte que la production de coton graine au titre de la campagne 1994-1995 aurait atteint un chiffre record dépassant de loin l capacité d’égrenage de la Sonapra qui pourtant dispose de plusieurs usines ultra modernes sous utilisées, il a été lancé un appel d’offres destiné à libéraliser le secteur cotonnier…….. Au terme de ce appel d’offres, les sociétés CCB, ICB, et SOCOBE toutes appartenant directement ou indirectement à la même personne ont été retenues et la Sonapra, Société d’Etat fut contrainte de s’asseoir à leur capital ». Plus loin, la cour d’appel de Cotonou précise « qu’ainsi à coup de décrets, des sociétés privées aboutissant à une seule et même personne ont été " agrées". Des fonds e la Sonapra, même utilisés à hauteur de 35% de la valeur des usines ont été décaissés ». Ainsi qu’il suit, on conclue à un détournement de fonds surtout que ce dossier il y a des passes qui donnent la frayeur.

Lorsque le tribunal commet un expert comptable à la cause, les préjudices financiers causés à la Sonapra par sa participation intégrale à la création, à la construction et la mise en exploitation effective de ces trois usines privées d’égrenage sont énormes.

 

 

 

DES SOMMES A DONNER LE VERTIGE

Dans ce clair sombre savamment orchestré, l’opérateur économique Patrice Talon doit au bas mot la faramineuse somme de trente (30) milliards de francs CFA. De 1994-1995 à une date récente si la Sonapra avait investi ces 30 milliards en créant ses propres usines, elle aurait réalisé, selon l’expert comptable commis à cet effet, près de 132 milliards de francs CFA. Le promoteur des trois sociétés privées d’égrenage à savoir la société cotonnière du Bénin (SOCOBE), la Campagne cotonnière bu Bénin (CCB) et l’Industrie cotonnière du Bénin (ICB) doit des milliards à la Sonapra M. Patrice Talon n’a pas encore fini de payer ses dettes et le voilà soumissionnaire à l’appel à concurrence en vue de la cession de l’outil industriel de la Sonapra. En d’autres termes à sa privatisation. Avec quel argent veut-on alors acheter la Sonapra ? Les 30 milliards, les 132 milliards ou alors son propre économie ? Le changement acceptera-t-il ce marché de dupe ? Le président Boni Yayi se laissera-t-il faire ?

A quoi va-t-on assister ?

Dossier à suivre.

 

Jennifer Pernelle

 

Quotidien LE TELEGRAMME N° 1151 vendredi 21 septembre 2007



21/09/2007
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