"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Nombre de syndicats des enseignants ont exprimé clairement leur position: celle qui exige du gouvernement l'arrêt des Npe. Ils estiment non seulement que les moyens et les conditions ne sont pas réunis pour leur application mais qu'ils sont également mal adaptés au contexte béninois et l'expérience faite jusqu'ici, fut un échec. Allusion a été faite aux mauvais résultats des examens de fin d'année 2006-2007. Pour les syndicats, il n'est pas question que les élèves servent de cobayes et que l'Etat par son entêtement d'appliquer les Npe, compromette l'avenir des enfants. Voilà qui en dit long sur la position des syndicats qui ont même pris à témoin les parents d'élèves.

Le gouvernement pour sa part n'a pas la même appréciation que les syndicalistes contestataires. S'il est vrai que les acteurs ont été confrontés à quelques difficultés dans la mise en application des Npe et des problèmes non moins importants se sont posés aux élèves, aux enseignants et aux parents d'élèves, il est mieux de faire davantage d'effort pour corriger les erreurs et les insuffisances pour garantir la réussite du programme, au lieu d'y renoncer.

Le forum sur l'éducation organisé il y a quelques mois au Bénin, a largement pris en compte les nombreuses préoccupations exprimées sur la question et des dispositions sont en train d'être prises selon les autorités du secteur de l'éducation pour rectifier le tir et assurer un bon déroulement des activités scolaires. Les syndicalistes pour leur part, ne sont toujours pas convaincus par le plaidoyer en faveur des Npe. Une véritable contradiction n'est-ce pas? Puisqu'ils accusent même le gouvernement de traîner les pas et de ne pas vouloir mettre en oeuvre les recommandations du forum. Les parents d'élèves ont des raisons d'être inquiets. C'est le gouvernement qui décide et les enseignants à leur tour exécutent ou appliquent le programme. Si les deux parties continuaient d'étaler leurs désaccords ou leurs divergences sur les Npe à quelques jours de la reprise des activités scolaires, il y a des doutes que le travail soit bien fait et qu'il ait de bons résultats. Il est donc urgent que les protagonistes fassent preuve d'ouverture, de concessions et surtout d'objectivité pour éviter de provoquer à quelques jours de la rentrée des classes, une crise inutile et préjudiciable au secteur de l'éducation et à l'Etat béninois