Processus de privatisation de la Sonapra :
(Il faut tout reprendre à zéro)
Deux gros handicaps ont irrémédiablement vicié la procédure de cession de l’outil industriel de la Sonapra : il s’agilité d’une part des innombrables irrégularités qui l’ont entachée depuis le début de sa mise en œuvre et, d’autre part la perte de crédibilités des personnes qui ont été commises pour la mettre en ouvre, sans oublier les graves décisions de désaveu prises à cet effet par le chef de l’Etat. Raison pour laquelle il est impérieux de reprendre toute la procédure dès le début, sans toutefois laisser impuni.
Il serait dangereux, pour la crédibilité de l’Etat
béninois que le processus de privation de la Sonacop se poursuive dans
le cafouillage actuel. Le chef de l’Etat qui a su rester égale à
lui-même en réussissant à éviter les pièges des fossoyeurs de
l’économie nationale doit rester vigilant et ne pas prendre le risque
de continuer ce processus avec les mêmes acteurs. En effet, le
président Boni Yayi, à travers les actes qu’il a posés ces derniers
temps dans le cadre de ce dossier, devrait s’être rendu compte qu’il
avait affaire à des acteurs très subtiles, tant du côté des repreneurs
que de celui qui est chargé de conduire le processus. Et plus grave
c’est l’entente parfaite que ces deux parties ont réussi à nouer entre
elles au point que les uns parviennent t toujours à trouver les
mécanismes administratifs nécessaires pour couvrir les turpitudes et
les magouilles des autres. Sinon comprendre que la commission nationale
de dénationalisation ait pu accepter de statuer aussi facilement sur le
dossier d’un seul soumissionnaire, sans rechercher à tout prix la
concurrence ? Comment comprendre que des cadres, s’ils étaient
patriotes, acceptent de cautionner un appel d’offres avec un seul
soumissionnaire à l’arrivée, au détriment d’un appel d’offre
international dans lequel l’outil que l’Etat veut vendre pouvait être
beaucoup mieux valorisé ; ce, au mépris des recommandations du
gouvernement. ? Comment accepter qu’ils aient osé autoriser le
versement d’un million de franc pour la constitution du capital de la
Sodeco contre 18 milliards exigés par les textes de l’Ohada, dans le
cadre d’un contrat de cette nature. ? On comprend aisément que s’ils
ont pu admettre aussi facilement de brader le patrimoine de tout un
peuple, c’est qu’ils ont forcément des intérêts communs avec leur
vis-à-vis. Et rien que pour cela on ne saurait continuer par collaborer
avec eux dans ce dossier. Ils s’impose alors de balayer du revers de la
main tout ce qu’ils pu concocter jusque là et engager une nouvelle
procédure plus crédible. Ce n’est que la seule solution pour sauver ce
dossier et sauvegarder l’image du gouvernement. Heureusement que le
chef de l’Etat a su rester vigilant pour ne pas les laisser aller au
bout de leur sale besogne.
Des mesures à saluer.
Le président Yayi, ayant certainement perçu le manège de ses acteurs a
décidé d‘agir. Ce qui prouve qu’il a compris qu’il avait affaire à des
acteurs de mauvaise fois, des complices qui complotent sur le dos du
peuple. Deux éléments illustrent cela. D’un côté le fait qu’il ait
exigé de l’autorité de mise en œuvre des réformes structurelles,
composée de plusieurs ministres, de produire un rapport sur le
processus. Ensuite la décision de créer un comité de réflexion pour
produire également un rapport sur le même dossier. On ne prend pas tant
de précautions sur une question, si l’on ne soupçonne quelque chose.
Yayi a donc dû se rendre à l’évidence qu’il y avait
dj1freitas2001anguille sous roche et qu’il fallait chercher à y voir
clair. Et c’est ce qui a été fait. Puis pour montrer aux acteurs
malicieux qui croyaient sortir d’affaire de si vont compte, et réussir
à s’approprier un patrimoine national à vil prix et sur des bases
juridiques tronquées, il a pris la décision d’annuler purement et
simplement le décret portant création de la Sodeco, une pseudo société
créée à la sauvette, violant au passage toutes les recommandation du
gouvernement. Quelle audace !quelle témérité ! Alors, si après avoir
fait tout ça Yayi se décide aujourd’hui à poursuivre la même procédure
et avec les mêmes acteurs, autant ne plus parler de changement ou de
lutte contre la corruption. Car ce faisant, il aura mis son peuple à
témoin pour renoncer à sa propre vision, celle sur la base de laquelle
les Béninois se sont engagés à le suivre. Ce dossier de la Sonapra fera
date dans l’histoire de ce pays comme celui de la Sonacop continue de
le faire. Le gouvernement du changement a alors intérêt à faire
attention.
Encadré
Dossouhoui, Kpédetin, Houéto, Koupaki : deux poids deux mesures ?
La méthode Yayi a habitué les Béninois à une certaine fermeté envers
les membres du gouvernement, lorsqu’il s’agit de la moindre légèreté à
l’encontre des intérêts supérieurs de l’Etat. La privation de la
Sonapra et les dérives qui l’ont accompagnées constituent un cas
typique d’atteinte aux intérêts supérieurs de la nations, et donc, ne
saurait rester impuni. En conséquence, le ou les ministres qui ont pu
se rendre coupables de légèreté ou de complicité négative dans le
cadre de ce dossier ne devrait échapper à cette règle. On se souvient
encore de la promptitude avec laquelle le chef de l’Etat avait limogé
son ministre de l’Agriculture dans le dossier coton, en 2006. On se
rappelle encore les cas Kpèdétin, Houéto où il n’a pas hésité un seul
instant à les sortir de son gouvernement, pour autant qu’ils aient pu
commettre des maladresses qui ont porté atteinte à son autorité et aux
intérêts de la nation. Il se trouve paradoxalement que les cas précités
sont sans commune mesure avec celui actuel de la Sonapra, et pourtant
le chef de l’Etat semble ne pas montrer le même empressement à prendre
la sanction appropriée. La charte du gouvernement auquel tous les
membres du gouvernement ont souscrit est assez explicite, et en son
temps le président Yayi avait dit que la moindre atteinte à ce document
serait immédiatement sanctionnée. Or, en l’espèce, le cas de la Sonapra
bien entendu, ladite charte a été l’objet d’une violation massive et
sans retenue. Qu’est. ce qui retient donc yayi ? La sanction sous le
changement serait-elle déjà à deux vitesses ?
Janvier Zocli
26 Octobre 2007
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 1364 autres membres