Écrit par Le Matinal du 01/04/2008
Yayi accepte les propositions de Tévoédjrè
Le médiateur de la présidence de la République,
le professeur Albert Tévoédjrè a fait le vendredi passé un rapport oral
sur ses contacts avec la classe politique au chef de l’Etat dans le
cadre du dialogue social. En attendant le texte écrit qui devrait être
transmis hier ou au plus tard ce jour, on apprend que le président Yayi
Boni est disposé à reprendre langue avec ses alliés d’hier.
Toutes
les recommandations du professeur Albert Tévoédjrè pour le dénouement
de la crise politique et des tiraillements entre le pouvoir et ses
anciens alliés semblent avoir été acceptées par le président de la République
qui serait même sur le point d’enclencher le processus pour le retour à
la paix. Selon certaines sources proches de l’Organe présidentiel de
médiation à Porto-Novo, le chef de l’Etat serait déjà même disposé à
jouer la carte d’apaisement comme le lui a préconisé son médiateur,
pour éviter le renforcement de la crise. Les mêmes sources ajoutent que
le chef de l’Etat a bien apprécié la façon dont le professeur Albert
Tévoédjrè a fait le tour des états-majors politiques, ses entretiens
avec les leaders politiques en dehors de Me Adrien Houngbédji qui a
rejeté l’offre pour, dit-on, des raisons de convénances personnelles.
C’est sur le rapport écrit, que le professeur Albert Tévoédjrè aura à
déposer, que le président Yayi Boni devrait s’appuyer pour dénouer la
crise qui prend depuis le dimanche dernier d’autres proportions à
Cotonou. Selon le rapport oral, le professeur Albert Tévoédjrè se
propose d’arranger des rendez-vous entre le chef de l’Etat et chacun
des « dinosaures » de la classe politique nationale. Selon le
chronogramme proposé à cet effet, on place les barons de la Renaissance
du Bénin en tête des personnalités à rencontrer dans les jours à venir.
Ensuite, ce sera le président du Parti social démocrate (Psd), Bruno
Ange-Marie Amoussou, le premier vice-président du Mouvement africain
pour la démocratie et le progrès (Madep), Antoine Kolawolé Idji, le
président du parti Union pour la relève (Upr), Issa Salifou et son
homologue du groupe des 13 députés, l’honorable Antoine Dayori qui vont
successivement défiler au cabinet du président Yayi Boni pour la cause.
Ensuite viendra le tour des députés Lazare Sèhouéto de l’Alliance Force
clé et de la candidate malheureuse à l’élection présidentielle de mars
2006, Célestine Zanou. D’autres grandes personnalités de la vie
politique nationale des confessions religieuses seront également prises
en compte selon le rapport du professeur Albert Tévoédjrè. Pour le
moment, rien n’a filtré de ce qu’on fera de Me Houngbédji dans ce
ballet diplomatique qui est programmé pour s’enclencher au cours de
cette semaine même.
Les incidents du dimanche dernier comme premier handicap
Les incidents intervenus le dimanche dernier à Cotonou, et à l’issue desquels des militants de la Renaissance
du Bénin et leurs responsables sont descendus dans les rues, pourraient
fortement handicaper la mise en route des recommandations du professeur
Albert Tévoédjrè pour juguler la crise entre le président Yayi Boni et
ses anciens alliés. Surtout que le chronogramme précise que les
têtes-à-têtes démarrent par les responsables de la Renaissance
du Bénin. Si le président maire Nicéphore Dieudonné Soglo et les siens,
qui semblent être très fâchés contre le pouvoir avec la part qui est
faite depuis quelques jours à certains de leurs militants, refusent
d’aller chez le président Yayi Boni, les autres éléments du groupe des
4 pourraient en faire autant. Ils semblent soutenir le fait que c’est
le pouvoir du changement qui est à la base des dernières arrestations
et des déclarations intempestives des chantres du changement. Surtout
que le président du Parti du renouveau démocratique (Prd), Me Adrien
Houngbédji, un des auteurs de la déclaration du 12 mars dernier sur la
situation nationale, ne semble pas être trop lié au processus de
dialogue social du professeur Albert Tévoédjrè et soutient fortement la
famille Soglo dans ses déboires actuels.
Un remaniement pour juguler la crise
L’autre
argument préconisé par le professeur Albert Tévoédjrè, selon les mêmes
sources, serait un accord pour l’entrée au gouvernement de plusieurs
personnalités politiques du G13 du G4 et alliés. C’est le premier
adjoint de la mairie de Cotonou Léhady Soglo et le député Epiphane
Quenum qui seraient les plus en vue au niveau de la Renaissance
du Bénin pour prendre des portefeuilles ministériels et travailler pour
le changement. Dans la même logique et pour ramener la paix dans le
pays, on dit que le nouvel accord entre le président Yayi Boni et les
autres pourrait également aider à trouver une solution à la situation
critique du président du Madep Séfou Fagbohoun dont le retour au pays,
après des mois de séjour carcéral et un tour en France pour des besoins
de santé, a du mal à se concrétiser. Le Madep et le Psd devraient avoir
droit chacun à deux postes ministériels, dit-on. Des propositions
alléchantes seront faites aussi aux groupes Sèhouéto et Zanou qui sont
également fâchés de la manière dont le changement est conduit depuis
mars 2006.
J-Ch H