"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Rédigé le 24 août 2007

S'il n'y avait que Yayi Boni, Moov et Areeba rien ne serait passé. Le Bénin serait un pays normal, en route vers son émergence, doté d'un réseau de communication parmi les plus performants de la sous région, une perspective économique plus intéressante, quoi qu'on dise. Mais il y a les autres… les innombrables courtisans. Les uns redoutent de retomber dans l'oubli une fois ce dossier refermé. Les autres essaient de s'entrouvrir des portes à la marina. Il faut alors entretenu la mousse de la mayonnaise, par tous les moyens.

Quelqu'un pour nous expliquer le regain d'activisme médiatique à chaque fois qu'on voit poindre une lueur d'arrangement. Cette sortie qui se veut événementielle du propriétaire-de-tous-les-dossiers-de-Gsm sur l'émission « Ma part de vérité » la veille d'une imminente rencontre entre le chef de l'Etat et les représentants des réseaux Gsm en conflit avec l'Etat. Comme tout bon pénaliste, notre cher Me Lionel Agbo a abondamment usé du réquisitoire à charge à l'encontre de Moov et de Areeba. Après cela il ne restait qu'à les passer à la guillotine.

L'opinion sait désormais toute la manipulation qui a ensuite servi à torpiller cette rencontre à travers la fausse désertion des interlocuteurs du président de la République. Il ne fallait pas qu'il y ait accord. Il n'y en a pas eu. Avant que le cortège présidentiel ne s'envole pour l'Amérique du sud. S'ensuivit un silence radio jusqu'au retour du docteur-président. Voilà qu'on remet la musique. Cette fois-ci, c'est un autre maître, décidément ! Le jeune Patrick Tchiakpè, de moindre envergure certainement, dont on ne connaît pas les attributs réels dans ce dossier, mais qui trouve néanmoins le moyen de débarquer au Jt de la télévision nationale pour déclamer son soutien au chef de l'Etat. Pathétique !

La télévision nationale toujours très inspirée lorsqu'il s'agit de ce feuilleton de Gsm propose une rediffusion du fameux réquisitoire de Me Agbo réalisée sur Golf Tv. Un événement dans l'événement. Les usagers apprécieront cette soudaine aptitude de la chaîne des grands événements à reprendre, apparemment avec entrain, des productions des chaînes concurrentes de la place. Une grande première. Le triomphe la vendetta anti Moov et anti Areeba vaut bien des entorses à l'orgueil et à l'amour propre.

Revenons à l'excellentissime avocat défenseur du docteur Yayi Boni du Jt du 22 août dont mon confrère Tauyé de la Presse du Jour a brossé le portrait avec brio. Le jeune avocat parle de souveraineté nationale en matière de télécommunication. Connaissant sa compétence, on se doute bien qu'il a fait exprès d'entretenir l'amalgame entre la propriété et la concession. L'Etat du Bénin est bel et bien propriétaire des licences et peut faire jouer sa souveraineté à ce niveau. Néanmoins, la concession et l'exploitation sont des actes de commerce face auxquels la souveraineté ne signifie pas grand-chose surtout que le Bénin est partie aux conventions de l'Ohada, l'Omc etc…

La combine est-elle destinée à conseiller utilement le chef de l'Etat ou lui faire faire des « choses ». Depuis le début de cette affaire, Moov a officiellement donné une conférence publique une seule fois, 0 fois pour Areeba. Par contre, ministres, députés sous procuration, membres de l'autorité de régulation et autres courtisans se bousculent carrément sur les plateaux de médias. Le jour où ils la boucleront les tenanciers de kiosques de cartes de crédit, les abonnés, les agents de Moov et de Areeba et même le trésor public se réjouiront. Rien qu'à observer le désordre de la téléphonie mobile au Bénin depuis plus d'un mois, la preuve est formellement établie que ce sont les meilleures qu'on a mises hors tension.

Qu'ils la bouclent enfin !