Refus des députés de la mouvance de participer aux élections :
Une première dans l’histoire
Le matinal -
Les députés de la liste Force Cauris pour un Bénin
Emergent (Fcbe) subordonnent leur participation aux prochaines élections
locales à la reprise du processus de la délivrance des cartes d’électeur. La
situation qui est une première dans l’histoire, trouve ses explications dans
les ratés qui ont jalonné les stratégies au sein de ce groupe politique.
La
mouvance présidentielle n’ira aux élections municipales, communales et de la
désignation des chefs de quartiers et de villages tant que les opérations de
délivrance des cartes ne seront pas reprises à nouveau. Elle subordonne
également leur participation à ce scrutin par la mise en place d’une structure autre
que la commission électorale nationale autonome (Cena) pour gérer ces
élections. Et bien d’autres conditions en plus. Car, c’est au niveau des
groupes politiques de l’opposition qu’on retrouve souvent ces caprices. Comme
quoi, il faut vivre longtemps pour voir une chose et son contraire. Mais
au-delà de ces prises de positions qui interviennent à moins de trois semaines
du scrutin, on est en droit de se demander ce que fera le gouvernement qui a
convoqué le corps électoral pour le 20 avril prochain. Surtout le boycott que
les siens ont organisé n’a pas émoussé les ardeurs au sein des autres groupes
politiques et à la Cena où on a poursuivi les préparatifs. Malgré les
difficultés financières et la vague des arrestations de ces derniers jours. Il
semble même qu’en leur absence, le tirage au sort donne la première place à la
Fcbe. Et on apprend que les autres groupes politiques ne veulent pas tomber
dans le piège et s’organisent résolument pour la tenue à bonne date du scrutin.
Vers
l’annulation du décret qui convoque le corps électoral ?
La situation telle qu’elle se présente désormais, doit beaucoup embarrasser le
gouvernement et les conseillers du chef de l’Etat. Car, l’option faite par les
éléments Fcbe n’arrête pas la poursuite des travaux à la Cena. La seule arme
qui s’offre actuellement à eux est d’obliger le chef de l’Etat à annuler son
deuxième décret qui convoque le corps électoral pour le 20 avril 2008. Mais,
pour le faire dans les conditions actuelles, le président Yayi Boni a besoin de
modifier sa décision. Car, les histoires de vol de cartes d’électeurs ne
suffisent pas pour entrevoir une telle décision. Surtout qu’à la Cena, on n’est
pas dans la même logique que ceux qui profitent des erreurs des textes pour
procéder à des arrestations abusives. Le rapport de la commission mise en place
pour voir claire dans ce dossier, confirme qu’il n’y a pas vol et approuve la
décharge des 11000 cartes. Et, pour ce qui concerne la valeur même de la Cena,
les lois actuelles lui donne plein pouvoir pour organiser le scrutin. Qu’elle
soit favorable à un camp ou un autre n’est pas une raison pour repousser une
fois encore la date des élections. Par ailleurs, le souhait des députés Fcbe
est d’obliger à remplacer la Cena par des Ong pour ces échéances municipales est
une condition de celui qui ne veut pas des élections. D’ailleurs, il ne pouvait
pas en être autrement. Parce que la situation est plus que jamais compliquée au
niveau de la Fcbe. Outre les désistements presque anarchiques de candidats qui
contestent les positionnements, il y a le fait qu’on ne cesse de procéder à des
modifications sur les listes. Selon une source, il suffit qu’on ait de doute
sur certains candidats pour organiser automatiquement leur remplacement. Une
fois même apprend t-on, deux ministres du gouvernement qui tentaient de faire
d’autres remplacement ont été renvoyés de la Cena la semaine écoulée. Ensuite,
on dit aussi que les prévisions gouvernementales ne peuvent plus être
atteintes. A cause des ratés qui ont émaillé les préparatifs de ces élections,
une certaine baisse de forme du chef de l’Etat sur le terrain et les dernières
révélations politiques entre le président Yayi Boni et ses anciens amis qui ont
commencé par donner dans les populations des échos vraiment hostiles au régime
du changement. Ainsi, en allant aux élections dans ces conditions où on dit que
les proches du chef de l’Etat ont déjà fait un bilan qui leur est défavorable,
le refus du scrutin reste la seule alternative qui s’offre à eux pour se tirer
d’affaire.
J-C
H
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