"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Refus des députés de la mouvance de participer aux élections :

 Une première dans l’histoire

Le matinal -8 avril 2008
Les députés de la liste Force Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe) subordonnent leur participation aux prochaines élections locales à la reprise du processus de la délivrance des cartes d’électeur. La situation qui est une première dans l’histoire, trouve ses explications dans les ratés qui ont jalonné les stratégies au sein de ce groupe politique.

La mouvance présidentielle n’ira aux élections municipales, communales et de la désignation des chefs de quartiers et de villages tant que les opérations de délivrance des cartes ne seront pas reprises à nouveau. Elle subordonne également leur participation à ce scrutin par la mise en place d’une structure autre que la commission électorale nationale autonome (Cena) pour gérer ces élections. Et bien d’autres conditions en plus. Car, c’est au niveau des groupes politiques de l’opposition qu’on retrouve souvent ces caprices. Comme quoi, il faut vivre longtemps pour voir une chose et son contraire. Mais au-delà de ces prises de positions qui interviennent à moins de trois semaines du scrutin, on est en droit de se demander ce que fera le gouvernement qui a convoqué le corps électoral pour le 20 avril prochain. Surtout le boycott que les siens ont organisé n’a pas émoussé les ardeurs au sein des autres groupes politiques et à la Cena où on a poursuivi les préparatifs. Malgré les difficultés financières et la vague des arrestations de ces derniers jours. Il semble même qu’en leur absence, le tirage au sort donne la première place à la Fcbe. Et on apprend que les autres groupes politiques ne veulent pas tomber dans le piège et s’organisent résolument pour la tenue à bonne date du scrutin.  

Vers l’annulation du décret qui convoque le corps électoral ?

  La situation telle qu’elle se présente désormais, doit beaucoup embarrasser le gouvernement et les conseillers du chef de l’Etat. Car, l’option faite par les éléments Fcbe n’arrête pas la poursuite des travaux à la Cena. La seule arme qui s’offre actuellement à eux est d’obliger le chef de l’Etat à annuler son deuxième décret qui convoque le corps électoral pour le 20 avril 2008. Mais, pour le faire dans les conditions actuelles, le président Yayi Boni a besoin de modifier sa décision. Car, les histoires de vol de cartes d’électeurs ne suffisent pas pour entrevoir une telle décision. Surtout qu’à la Cena, on n’est pas dans la même logique que ceux qui profitent des erreurs des textes pour procéder à des arrestations abusives. Le rapport de la commission mise en place pour voir claire dans ce dossier, confirme qu’il n’y a pas vol et approuve la décharge des 11000 cartes. Et, pour ce qui concerne la valeur même de la Cena, les lois actuelles lui donne plein pouvoir pour organiser le scrutin. Qu’elle soit favorable à un camp ou un autre n’est pas une raison pour repousser une fois encore la date des élections. Par ailleurs, le souhait des députés Fcbe est d’obliger à remplacer la Cena par des Ong pour ces échéances municipales est une condition de celui qui ne veut pas des élections. D’ailleurs, il ne pouvait pas en être autrement. Parce que la situation est plus que jamais compliquée au niveau de la Fcbe. Outre les désistements presque anarchiques de candidats qui contestent les positionnements, il y a le fait qu’on ne cesse de procéder à des modifications sur les listes. Selon une source, il suffit qu’on ait de doute sur certains candidats pour organiser automatiquement leur remplacement. Une fois même apprend t-on, deux ministres du gouvernement qui tentaient de faire d’autres remplacement ont été renvoyés de la Cena la semaine écoulée. Ensuite, on dit aussi que les prévisions gouvernementales ne peuvent plus être atteintes. A cause des ratés qui ont émaillé les préparatifs de ces élections, une certaine baisse de forme du chef de l’Etat sur le terrain et les dernières révélations politiques entre le président Yayi Boni et ses anciens amis qui ont commencé par donner dans les populations des échos vraiment hostiles au régime du changement. Ainsi, en allant aux élections dans ces conditions où on dit que les proches du chef de l’Etat ont déjà fait un bilan qui leur est défavorable, le refus du scrutin reste la seule alternative qui s’offre à eux pour se tirer d’affaire.

 J-C H



08/04/2008
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