Régionnalisme au service du Changement
L’arme de l’ethnie
mercredi 7 mai 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 07 mai 2008
Quand Fcbe contre G13 rime avec Mahi contre
Idatcha à Glazoué. Le changement n’arrête décidément plus ses assauts contre
les tabous et les équilibres. Glazoué, centre-Bénin par excellence cristallise
cette ligne de partage fondée sur des détails communautaristes jamais connus
par le passé. Un nord presque entièrement soumis, un sud majoritairement
rebelle. Et le centre sous tension. Un coup d’œil sur la carte électorale
agitée par les émergents eux-mêmes permet de se rendre à l’évidence de la
menace du régionalisme longtemps conjurée par tous les nombreux régimes
précédents, à des degrés divers.
Ce ne sont pourtant pas les alertes qui ont manqué.
Partis politiques, organisations syndicales, écrivaillons et simples citoyens
se sont émus des propos inséminés à l’aide de l’hélico présidentiel dans
plusieurs régions du pays. Notamment, dans la région aussi composite
qu’explosive du département des Collines. Un vaste champ de minorités ethniques
qui se côtoient, se tolèrent et fraternisent depuis des décennies sans que des
différences électorales ne déclenchent des recours à la machette et aux
expéditions punitives. Mais le changement en a décidé autrement.
L’ethnocentrisme érigé en méthode de gouvernance.
Toute la stratégie de communication du gouvernement se fonde sur ce repère
ethnique. Les besoins d’utilisation des collaborateurs ne se basent plus sur la
compétence mais plutôt sur l’appartenance à l’ethnie ou à la région. Pour
expliquer les mesures d’accompagnement contre la vie chère aux populations de
Djougou, ce n’est pas le ministre du Commerce qui est indiqué mais son collègue
de
Noudégbessi a reçu compétence en toute matière
lorsqu’il s’agit de la zone d’Adjohoun et environs. De la même façon que
Zinzidohoué pour Abomey et environs. Même le prétendu indépendant Gbégnonvi
s’est découvert des qualités de VRP lorsqu’il s’agit des questions de Fcbe et
de politique gouvernementale dans la région de Ouidah. La logique vaut pour
tout cadre, courtisan ou rentier du pouvoir. On a bien vu l’instrumentalisation
des Xwla et Sèto autour de la candidature de Jérôme Dandjinou à Cotonou. Sans
oublier le membre de
Il n’est pas étonnant qu’au terme du mandat du
changement, le territoire béninois ne soit morcellé en bantoustans du genre
baribaland, fonland, idatchaland, dendiland ou nagoland. Les critères de
citoyenneté s’apprécieraient alors sur la foi des balafres et autres cicatrices
raciales. Conformément à la prophétie qui décrète que « les peuples noirs
ne seraient pas murs pour vivre dans une République moderne ».
Si ce n’est du despotisme à marche forcée, cela
lui ressemble étrangement.
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