Régulation des postes et télécommunication /Gestion de la crise des Gsm :
06 Août 2007-La Nouvelle tribune-Aux yeux de l’opinion et au regard des
derniers développements enregistrés dans la crise des réseaux Gsm, l’autorité
transitoire de régulation des postes et télécommunications du Bénin peine
encore à donner la preuve qu’elle n'est pas un appendice du pouvoir exécutif.
Confusion de rôle
ou abus de pouvoir? Qui du gouvernement ou de l’autorité transitoire de
régulation des postes et télécommunications a aujourd’hui les cartes en mains
dans le cadre des concertations ouverte pour la résolution de la crise qui
secoue depuis maintenant un mois, le secteur des Gsm? Interrogé une fois, sur
le flou que joue chacune des deux institutions dans la résolution de la crise,
le ministre en charge des télécommunications, Désiré Adadja a simplement
précisé la logique qui consiste à dire qu’un arbitre n’édite pas les règles du
jeu et que son rôle se limite à faire respecter lesdites règles insinuant ainsi
qu’il était légitime pour le gouvernement de conduire les négociations en cours
devant aboutir soit au retour des deux opérateurs suspendus soit à
l’installation de nouveaux opérateurs. Bien qu’elle est confirmée par les
faits, cette explication du ministre Adadja est en contradiction avec les
dispositions de l’ordonnance de janvier 2002 portant régime des
télécommunications en République du Bénin. Cette ordonnance dont s’inspirent
tous les autres textes réglementant le secteur des télécommunications au Bénin,
confère à l’autorité de régulation, le pouvoir de recevoir d’étudier et donner
suite aux demandes de licences d’explication des réseaux Gsm mais aussi le
pouvoir de prononcer des sanctions en cas de violation de l’ordonnance du
cahier des charges ou de la convention. Ce qui devrait permettre à l’Autorité
transitoire de régulation que dirige M. Djiminnou de jouer de manière plus
indépendante son rôle contrairement à ce qu’on observe actuellement. Les faits tels
qu’ils se déroulent actuellement permettrent de constater non seulement que
l’autorité transitoire joue le second rôle dans les discussions et autres
prospections initiées avec les opérateurs Gsm désireux de s’installer au Bénin
mais qu’elle n’est chargée que de porter au peuple ce que décide le
gouvernement ou le palais de la présidence quand il s’agit d’éventuelles
nouveautés dans le dossier des opérateurs suspendus. Nous l’avions déjà dénoncé
dans l’une de nos publications au lendemain de la suspension des opérateurs
Moov et Areeba où nous avons constaté que le texte portant sur cette suspension
avait été transporté du palais de la présidence par un membre de l’autorité qui
en même temps est le conseiller du chef de l’Etat. ce même constat a été fait
ces derniers jours où diverses informateurs jugées nouvelles ont été apportées
d’abord par le ministre Adadja ensuite par le chef de l’Etat et enfin par le
président de l’autorité sur le dossier des opérateurs suspendus. Lors d’un
point de presse, il y a une semaine, le ministre Adadja fixait au mardi 31
juillet, la date limite de résolution de la crise. Quelques heures après le
chef de l’Etat, le président Boni Yayi lui-même qui est intervenu pour
souhaiter la résolution de la même crise pour au plus tard vendredi dernier. Et
c’est enfin ce vendredi prévu par le chef de l’Etat pour annoncer la bonne
nouvelle aux usagers que le président de l’autorité intervient sur les chaînes
de télévision pour annoncer une avancée très timide qu’aurait connue le dossier
des opérateurs Moov et Areeba. Les responsables de ces deux entreprises
auraient accepté selon M. Djiminnou de signer les nouveaux cahier des charges
et convention.
Ce bal des interventions les unes aussi confuses et contradictoires que les
autres ne font que confirmer la peine qu’éprouve l’autorité transitoire de
régulation à jouer son rôle en toute indépendance.
Ludovic D. Guédénon
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