Sans fioriture
Ils ont manqué de flair |
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Écrit par Le Matinal du 02/04/2008 | |
Ce
n’est pas un poisson d’avril même si l’évènement a eu lieu un premier
avril de l’ an 2008. Le marché international de Dantokpa à Cotonou a
vécu en live le braquage macabre de deux banques qui y sont implantées.
Il s’agit de Diamond bank Bénin et de Ecobank qui, dans le souci de se
rapprocher de leurs clientèles, ont dû installer des annexes au cœur du
marché. Du
coup, ces structures bancaires sont exposées à des attaques de tous
genres qui pourraient provenir aussi bien de la pègre nationale que des
gangsters et mafieux qui pullulent la sous-région. Et c’est là qu’on
devrait voir la police nationale jouer son rôle de protection des
hommes et des femmes d’affaires de Cotonou voire du Bénin. Mais
malheureusement, tout porte à croire qu’il n’y a pas un dispositif
sécuritaire fiable et capable de rassurer les usagers du marché de
Dantokpa et les Cotonois. Sinon, comment expliquer la facilité avec
laquelle les « assaillants » ont opéré. En effet, ils ont abattu
froidement deux militaires qui étaient en faction devant l’agence
d’Ecobank située en face de la lagune. Ils seraient venus de la mer
pour accomplir allègrement leur forfait. A défaut de dévaliser Ecobank
et Diamond Bank, le groupe de gangsters avec des gestes qui n’ont rien
à envier aux professionnels des films westerns, ont tenu en respect les
cambistes dont certains ont été rudoyés avant de voir leurs caisses
emportées ou vidées. Puis après, ils sont repartis comme ils étaient
venus en descendant la lagune vers l’Océan Atlantique où ils ont
disparu en haute mer avec des barques motorisées. Ce commando fort
d’une dizaine d’hommes puissamment armés a défié les forces de sécurité
en mettant à rude épreuve le dispositif sécuritaire qui vient d’étaler
une fois encore ses insuffisances. Même si on devait leur tirer un coup
de chapeau pour avoir mis « en déroute les assaillants » en réussissant
à arrêter trois de ces éléments et en les empêchant de dévaliser les
deux banques. L’insuffisance la plus criarde est l’incapacité de nos
forces à anticiper sur les faits, les évènements. Elles n’ont pas pu
sentir et voir venir le danger. Si c’était le cas, « les assaillants »
seraient cueillis à froid et on n’aurait pas déploré le lourd bilan de
deux morts dans les rangs des forces de sécurité. En clair, il y a eu
dysfonctionnement au niveau des renseignements généraux. En plus de
cela, on a senti l’absence d’un plan de quadrillage de Dantokpa. Les
forces de sécurité ne peuvent pas jurer la main sur le cœur qu’ils ont
imaginé une fois dans leurs hypothèses d’école l’attaque du marché
Dantokpa à partir de la lagune de Cotonou. C’est certainement pourquoi,
« les assaillants » sont repartis aussi vite. Quant la troisième
insuffisance est liée certainement à la maladresse des forces de
sécurité. En effet, elles ont l’habitude de perdre certains de leurs
éléments sans en abattre chaque fois qu’il y a échanges de coups de feu
entre elles et des braqueurs. Au regard de ce qui précède, il appert
que l’élaboration d’un dispositif sécuritaire vraiment fiable n’est pas
pour demain. La nouvelle équipe du Général Félix Hessou ne va donc pas
chômer. Et pour réussir sa mission elle doit avoir du flair. Maximin Tchibozo |
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