"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Situation politique nationale pourrie:

 Le faux procès fait aux députés

Ecrit par Affissou ANONRIN   

Le procès qui est aujourd'hui fait aux députés par rapport à l'évolution des débats sur les lois portant ratification d'accords de crédits et de prêts pour protéger la côte à l'Est de Cotonou est totalement faux. Dans ce dossier en effet, le gouvernement s'est fait tout simplement prendre à son propre piège. C'est depuis l'ouverture de la première session ordinaire de l'Assemblée Nationale au titre de l'année 2008 que ce point a été inscrit à l'ordre du jour. Au lieu d'être présent à l'Assemblée Nationale pour en débattre avec les députés, les ministres du gouvernement qui sont concernés par ce dossier ont préféré gérer les préparatifs de la Cen-Sad.

En ce moment, il n'y avait pas pour eux péril en la demeure. Là n'est peut-être pas le véritable débat. La vérité, c'est que le gouvernement tente vainement de porter aux autres sa croix. Si la mer avance et que les débats pour sauver les riverains s'enlisent à l'Assemblée, c'est bien à cause de l'inconséquence du gouvernement. Pourquoi tente-t-on de monter les populations contre les députés à cause de 32 milliards de F Cfa alors que près de 60 milliards de F Cfa ont été puisés de la caisse de l'Etat pour des dépenses  extrabudgétaires dans le cadre du sommet de la Cen-Sad ? Le débat se situe à ce niveau. Le gouvernement doit avoir le courage de le faire.
Dans le cas d'espèce, est-ce que le gouvernement a besoin d'être royaliste que le roi. Les populations de la commune de Sèmè-Kpodji font partie de celles qui sont les plus touchées par l'érosion de la côte. Le gouvernement qui se fait aujourd'hui leur avocat est malheureusement contre  les choix que ces populations ont opérés lors dernières élections communales.
Pour des raisons qu'on ignore, le gouvernement a en effet bloqué l'installation du conseil communal de Sèmè-Kpodji. Pourquoi cherche-t-on à défendre une communauté alors qu'on s'oppose à la volonté de cette communauté de se donner les dirigeants qu'elle désire ? C'est à ce niveau la grande interrogation. Non seulement le gouvernement se donne la liberté de ne pas respecter les textes que vote le Parlement, mais aussi et surtout, il fait entorse aux principes établis par les bailleurs du fonds qui mettent un accent particulier sur l'implication des communautés dans la gestion au quotidien des projets qu'ils financent. Le débat doit être fait avec esprit de responsabilité.

 

 



18/07/2008
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