SOS ! émergents dépassés
S.O.S de trois mousquetaires
vendredi 11 juillet 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 11 juillet 2008
Poignant cette reprise de l’hymne du roi
Ghézo ; appel à l’union de tous les fils du Bénin autour de la nation en
danger. Côte à côte, Soumanou Moudjaïdou, Grégoire Akoffodji et Soulé Mana
Lawani sur le plateau de la télévision nationale. À la veille d’une croisade
intersyndicale contre la vie chère dans les rues de Cotonou, il fallait ce
résidu de cadres encore « crédibles » au sein du régime du changement
pour implorer la compréhension et le sursaut national. Pour une fois, les
insulteurs publics et autres grandiloquents ont disparu des écrans.
Soumanou Moudjaïdou doit certainement sa
longévité au commerce extérieur du ministère du Commerce à une compétence
avérée. A force de servir des ministres qui ne connaissent pas grand-chose à
l’affaire on finit par nourrir des envies de ministrables. Ce qui explique son
passage au gouvernement. Pas étonnant qu’il soit celui qui le premier à dire
aux Béninois qu’il faut recourir à la vérité des prix. Parce que le technicien
désormais reconverti au changement n’a rien oublié de l’obligation d’honnêteté
intellectuelle.
Quoi qu’on dise, Grégoire Akoffodji peut plaider
sa bonne foi. On lui connaît très peu de compromission dans la crise
sociopolitique actuelle. Ses escapades électoralistes dans son Kpomassè natal
sont peu de chose à comparer à l’arrogance des adolescents politiques érigés en
gourous de
A la vérité, le gouvernement a vu juste d’envoyer
ceux-là et pas d’autres pour sonner le rassemblement autour de la cause
commune. De nombreux « opposants » ont dû couler des larmes en
entendant le ministre des Finances évoquer la situation des caisses de l’Etat
qui seraient exsangues. Un langage de vérité qui tranche net avec la langue de
bois usuel. Rien que pour cela, beaucoup sont prêts à déposer les armes contre
un régime dont le point fort est loin d’être l’anticipation et la recherche
d’un consensus national pour faire face à la crise.
A ces mousquetaires, considérés à tort ou à
raison comme les colombes du régime, il fallait néanmoins poser quelques
questions, n’en déplaise à ma très fougueuse consoeur de la télévision
nationale, Annick Balley. Est-ce les « opposants » qui ont fait le
choix de la rupture en empêchant le docteur-président de respecter les accords
de gouvernement et de législature conclus avec des partenaires
politiques ? Est-ce des « opposants » qui ont demandé au
gouvernement d’opter pour le dénie d’autorité à l’Etat en refusant
l’installation dans les délais légaux de 24 conseils communaux ? Est-ce
les « opposants » qui ont décidé de jeter l’opprobre sur
l’institution parlementaire en recommandant au président du parlement d’évoquer
une corruption sans preuve des députés ? Est-ce les mêmes opposants qui
ont prescrit la ruée vers le coton au détriment des producteurs d’agrumes de
Grand Popo et de maïs de
Beaucoup de Béninois adhèrent sincèrement à
l’appel à l’unité de trois adeptes du changement considérés comme les plus
modérés du système. Mais le recours formulé par le conseiller technique du chef
de l’Etat, Soumanou Moudjaïdou au propositions des citoyens afin de sortir de
la crise parait trop léger. C’est totalement abscons de demander à des ignares
de la gouvernance publique comme moi de proposer des formules toutes faites à
des docteurs en économie de développement de la trempe et de la carrure du
docteur-président. Et puis un homme politique en panne de propositions n’en est
plus un.
La gouvernance au gouvernement, la critique aux
opposants.
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