UA N°2
Cen-Sad à plein gaz
mardi 17 juin 2008
Arimi CHOUBADE
Rédigé le 17 juin 2008
Cotonou aura été le rendez-vous de la
clarification.
Décryptage : le guide n’admet plus que des
potentats en banqueroute viennent lui soutirer de l’argent afin d’assurer la
pitance à leurs concitoyens et se précipiter peu après à Londres, Paris ou
Washington en génuflexion devant l’ancien colon. Tripoli grouille d’anecdotes
de dictateurs, pratiquement en larme, devant la célèbre tente du colonel à
Syrte ou à Bengazi, à la recherche d’un nouveau souffle. Contre promesse
parfois d’une conversion à l’islam comme gage de soumission et de
reconnaissance. Une fois rentrée au pays requinqués, l’orgueil reprend le
dessus. Des traîtres que le guide se promet de dénoncer désormais.
Comble de traîtrise à l’occasion des sommets de
l’Ua lorsque certains chefs d’Etat enfourchent pudiquement le discours sur la
souveraineté diplomatique à la vue des caméras alors que quelques jours plus
tôt ils imploraient la générosité du bédouin bienfaiteur à Tripoli.
Entre nous, passe que le pétrole libyen serve à
fournir du riz à des miséreux du Bénin profond à Toviklin, Matéri, Djidja,
Bonou ou Sinandé. Elle est bien meilleure, cette image, de partage des
ressources du continent que celle des Nigérians et Zimbabwéen pris en chasse,
chiens au tibia, dans les bidonvilles de Johannesburg. Une solution africaine
au problème de développement de l’Afrique parait infiniment plus opportune que
les vaines tentatives de reproduction du modèle européen.
La cible de Kadhafi est connue. C’est cette Ua
engoncée dans son manque d’ambition, régentée par des imposteurs paresseux,
jouisseurs, déconnectés et kleptomanes. Tout le contraire de la flamboyance du
guide, constamment en quête du dialogue direct avec la masse de jeunes
désabusés, candidats aux embarcations de fortune, livrés aux flots et aux
intempéries des mers en direction d’un occident opulent. Lui au moins a de l’argent,
une foi, une idéologie, une ambition et un machin (Cen-Sad). Les autres,
rien !
L’handicap majeur de la marche forcée vers ce
bonheur imposé par le guide, c’est la place des libertés publiques et la bonne
gouvernance. Il n’est guide que pour les Africains du pouvoir et de la force.
Aucun opposant, aucun acteur de la société civile, aucun défenseur des droits
de l’homme ne figure à son agenda. Sauf sur les sites de meeting et le long des
haies d’honneur à l’occasion des bains de foule. Le pétrodinar est distribué
sans que les gouvernements bénéficiaires ne se voient imposer des procédures de
contrôle et de vérification. Les Béninois sont assurés qu’ils ne sauront pas
grand-chose des dons et autres libéralités dont l’équipe de Yayi Boni a
bénéficié dans le cadre de l’organisation des assises de Cotonou.
Ainsi va la doublure de l’Ua.
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