"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Soulémana a accompli sa mision pour Yayi

Dessein accompli…

lundi 21 avril 2008

Arimi CHOUBADE

Rédigé le 22 avril 2008

 

Le Bénin a voté sans isoloir. Comme à l’âge d’or de la révolution marxiste léniniste où les électeurs devaient s’aligner derrière les candidats exposés sur des estrades. Les trous de conjugaison entre le régime du changement et celui totalitaire des militaires du 26 octobre 1972 se dénombrent par dizaines. Soulémana Lawani, il s’appelle, ministre des Finances du gouvernement Yayi Boni, peut enfin admirer son chef d’œuvre. Avoir réussi à ravaler le modèle démocratique béninois à des décennies en arrière en une journée d’un scrutin catastrophique observé par toute la communauté internationale.

Mission accomplie. La validité du vote sur toute l’étendue du territoire national est désormais à la merci de la très présidentielle Fcbe. Elle est en mesure, si elle le désire, de monter toute une encyclopédie sur les loopings de la vaste kermesse du 20 avril 2008. Transposé sur un autre théâtre, au Kenya, au Zimbabwe ou au Togo tout près, les pompes funèbres seraient encore en train de courir après des Macabées d’électeurs désabusés, floués passés à la machette à l’occasion de rixes dignes, des festins de primates cannibales. Pauvres mais dignes !

Aucun Béninois ne parierait un seul kopeck sur la thèse d’incidents imprévisibles liés à la conjoncture d’un scrutin inédit. Le don d’anticipation du chef de l’Etat lui-même sur l’issue finale de la journée de vote a été impressionnant. A la mi-journée déjà il préconisait une réforme électorale alors qu’on ne savait pas encore que certains bureaux de vote allaient garder leurs portes closes jusqu’en début de soirée. Des retards de plus de 12 heures alors qu’il faut à peine 10 heures pour relier la côte Sud du pays, Cotonou siège de la Cena et la frontière extrème-Nord, Malanville. Peut-être que la Marina a acquis une boule de cristal de circonstance.

Je me permets des piques sur l’idée de réforme d’un président qui sait mieux que quiconque que sa majorité parlementaire n’est que chimère. Rien que le G4 et le G13 font 43 députés hostiles à l’action du gouvernement. Ajouté aux alliés de Force-Clé et autres, il ne reste que le résidu des 35 potentiellement appartenant à la Fcbe sur les 83 que compte la représentation nationale. Bizarre aussi que les projets législatifs ne sortent des bois qu’un an après l’installation de la législature et après que les chances de réformes aient été vendangées par un perchoir droit dans les bottes face à la plus haute autorité du changement.

Le bilan du scrutin du 20 avril ne peut se faire sans les prouesses de Soulémana autoproclamé propriétaire de l’argent public. Dans une tradition du gouvernement Yayi établie depuis deux ans. Déjà, à l’occasion des législatives 2007, la même posture de chantage sur la Cena a été mise en musique avec des dégâts certainement moins retentissants qu’en 2008. La peur de perdre n’avait pas encore atteint des proportions aussi pathologiques. Tutelle déguisée, décaissements au compte goutte, enlisement des procédures, surenchères. De quoi armer suffisamment la fusée Fcbe lancée à l’assaut du processus électoral avec des moyens éloquents frappés du sceau de la présidence de la République.

Bravo au soldat Soulémana !

 



22/04/2008
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