"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Suite à la célébration du 1er Août à Abomey :

Grogne au sein des populations

In LA NOUVELLE TRIBUNE- De plus en plus les populations de la ville historique d'Abomey semblent conscientes de la nécessité pour elles d'exprimer leur amertume, suite aux nombreuses frustrations accumulées depuis la Conférence des Forces vives de la Nation. Le bilan de l'organisation à Abomey du 47ème anniversaire de la fête nationale apparaît comme le déclic de cette menace de revanche.
Les populations d'Abomey ne savent visiblement plus à quel gouvernement ou régime politique croire pour l'effectivité de la réhabilitation de leur ville. En témoignent les con­clusions qu'elles tirent déjà des quinze premiers mois d'exercice du régime en place. « Depuis que ce gouvernement est arrivé, nous avons reçu beaucoup de promesses sans qu'aucune ne soit réellement réalisée au terme des différentes échéances pré­vues... », s'est désolé vendredi un jeune étudiant ressortissant d'Abomey rencontré sur la place Goho. Comme ce jeune étudiant, beaucoup de femmes, de sages et autres forces vives de la ville d'Abomey commencent par dou­ter de la sincérité du président Boni Yayi et de son gouverne­ment à faire pour la ville plus que ne lui ont fait les présidents Nicéphore Soglo et Mathieu Kérékou après quinze (15) ans de pouvoir. Ce pessimisme des populations s'est encore plus ac­centué ces dernières semaines, à en croire le témoignage d'un conducteur taxi moto de la ville, avec les nombreuses déceptions enregistrées dans la réalisation de certaines promesses faites par le régime en place. Il s'agit, selon Stanislas, « de l'organisation du centenaire de la mort du roi Bé­hanzin, du projet de réconcilia­tion des rois Houédogni et Agoli-­Agbo, de l'exécution du programme de micro crédit aux plus pauvres et dernièrement de l'or­ganisation à Abomey du 47ième anniversaire de l'Indépendance de notre pays ». En plus la dé­ception découlant du bilan mitigé des cinq premières années de la mise en œuvre de la décentrali­sation à Abomey, les populations dans leur majorité, témoigne Sta­nislas « sont mécontentes que l'organisation du centenaire et de la fête nationale n'ait guère ap­porté un plus à leur ville en terme d'infrastructures... » Aussi plu­sieurs milliers de femmes auraient été abusées par quel­qu'un qui se dit proche des « cauris », dans le cadre de la mise en place des micro crédits aux plus pauvres initiés par le gou­vernement. Ces femmes auraient chacune payé la somme de cinq mille (5.000) francs cfa à l'inté­ressé qui leur aurait promis de les prendre en compte dans ce programme de micro crédits, ce qui n'a pas pu se réalisé à ce jour, plusieurs mois après le démar­rage des opérations à abomey. Les populations sont si déjà dé­çues, atteste un cadre membre de l'une des associations de dé­veloppement d'Abomey, qu'el­les n'ont même pas attendu les prochains rendez-vous électo­raux pour commencer par expri­mer leur ressentiment aussi bien à l'endroit du pouvoir central qu'à l'endroit des élus locaux et de leur formation politique respective. L'une des manifestations de ce mécontentement est le refus sys­tématique de certains dignitaires et grands leaders de la ville à par­ticiper il y a une semaine à la marche de soutien à la lutte du chef de l'Etat annoncée avant même qu'elle ne soit annulée. Tout ceci amène certains hommes politiques avertis à redouter déjà l'expression probable d'une revanche de la ville à l'occasion de ses prochains rendez-vous avec les milieux politiques.

Ludovic D. Guédénon



21/08/2007
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