"LE BLOG DU Pr JOËL AÏVO"

Supposé rappel à l’ordre de ses partisans suite à une déclaration :

 Une fausse colère de Boni Yayi ?

Dans une déclaration qu’ils ont rendue publique, les dirigeants de la Fcbe, coalition proche du chef de l’Etat, ont dressé un bilan très peu enviable du séjour du président Nicéphore Soglo à la tête de la mairie de cotonou. Le président Yayi n’aurait pas approuvé l’attitude son camp politique. Une réaction paradoxale de sa part lorsqu’on sait que tous les actes politiques qu’ils posent à Cotonou n’ont qu’un objectif : réduire à néant la popularité de Soglo et son parti la Rb.

A en croire la ministre en charge de la l’Enseignement supérieur, Vicentia Bocco, le chef de l’Etat aurait exprimé sa consternation, suite à la déclaration de la Fcbe dans laquelle le mandat de Soglo à la tête de la mairie de Cotonou a été sévèrement critiqué. Venant du président Yayi, une telle attitude à l’égard de Soglo et son parti, la Renaissance du Bénin (Rb), parait bien surprenante. L’on s’étonne en effet que des partisans aussi proches du président de la République, le chef de son cabinet civil, Edgard Soukpon, ou le directeur général du Centre national des œuvres universitaires (Cenou), Marcaire Jonhson qu’il a fait nommer ou encore l’un des bras droits de la première dame, Hubert Balley, puissent initier et rendre publique à Cotonou une déclaration de la trempe de celle qu’ils ont lue lundi au centre Chant d’oiseaux à son insu et sans sa bénédiction. Car il y a longtemps qu’on a compris que l’un de ses principaux objectifs politiques à l’échelle nationale est d’annihiler le plus rapidement possible l’influence politique de Soglo et de son parti : ses nombreuses sorties dans les zones inondées et les hôpitaux de Cotonou Les législatives de mars dernier en sont une parfaite illustration.
C’est ce qui explique le peu de crédit qu’il convient d’accorder au supposé rappel à l’ordre qu’il aurait adressé aux dirigeants de la Fcbe. Pour nombre d’observateurs, si consternation il y eu de la part de Yayi, il ne s’agit en réalité que d’une fausse colère pour endormir davantage l’ancien président de la République. C’est donc finalement un jeu politique dont devrait se méfier le président maire Nicéphore D. Soglo et ses partisans. Le chef de l’Etat a simplement voulu laisser croire qu’il attache à une gestion consensuelle des affaires politiques dans le pays. Et qu’en cela Soglo et la Rb seraient des privilégiés. D’aucuns pensent que le président Boni Yayi serait moralement redevable au couple présidentiel Soglo et notamment à l’ancien chef d’Etat, qu’il n’aurait pas pu s’associer à cette déclaration de ses partisans .Beaucoup pense donc qu’une telle déclaration n’a pu avoir lieu sans sa bénédiction. Et ceci paraîtrait si évident que plusieurs de ses collaborateurs au palais de la présidence n’auraient pas cru immédiatement au compte rendu de sa pseudo désapprobation. Pourquoi le chef de l’Etat ne choisit-il pas d’interpeller directement les mis en cause ? Pourquoi, le ministre qui a rapporté la réaction à la presse s’est-elle sentie obligée de le faire alors qu’elle s’occupe d’un secteur qui implique tout sauf les relations avec les institutions de la République ou les partis politiques ? N’y a-t-il plus un cadre plus approprié où le chef de l’Etat peut discuter des problèmes de sa majorité ?


Ludovic D. Guédénon
11 Octobre 2007


12/10/2007
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